L’or bleu, fierté locale

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Alors que côté numérique, Tours est à la traîne en comparaison de nombreuses métropoles, l’innovation est concrète côté cycle de l’eau. A titre d’exemple, la Grange David à Tours – qui gère 93 % des eaux usées de la métropole et a un potentiel de traitement de 400.000 EH (équivalent habitant) – et le tunnel sous la Loire sont de véritables rolls dans le domaine des équipements d’assainissement en France, souvent cités comme exemples. Pour les 15 autres stations de Tours Métropole Val de Loire, différents efforts techniques et des techniques de pointe sont mis en place pour continuer à optimiser ce secteur sensible, autant pour la population que pour l’environnement.

Réservoirs d'eau potable de la Tranchée à Tours datant du XIXe siècle (c) Léonard de Serres
Réservoirs d’eau potable de la Tranchée à Tours datant du XIXe siècle (c) Léonard de Serres

Même si la gestion de l’eau se fait sur une échelle intercommunale depuis les années 1970, il y a eu pendant longtemps une quinzaine de structures indépendantes sur le territoire (communes, syndicats et régies). Le transfert de cette compétence à la communauté d’agglo (devenue métropole entre temps) date seulement de 2017 et la mise en place de la régie à autonomie financière du 1er janvier 2018.

La gestion de l’eau est l’un des rares services communautaires qui s’autofinancent. L’harmonisation des prix reste néanmoins compliquée à mettre en place : pour l’assainissement, cela a pris environ 15 ans et pour la fourniture il faudra sans doute patienter encore 3 ou 4 ans. Un audit des 1900 km de canalisations sur l’espace public est en cours de lancement ; une fois terminé, il faudra que les élus décident à quel rythme on procèdera au remplacement de canalisations parfois très anciennes. Alors seulement on pourra donner un prix unique du m3 pour l’ensemble de la métropole.

Réservoirs d'eau potable de la Tranchée à Tours datant du XIXe siècle (c) Léonard de Serres
Réservoirs d’eau potable de la Tranchée à Tours datant du XIXe siècle (c) Léonard de Serres

La Serre de Luynes : faire d’une contrainte et d’une nuisance un site pédagogique intégré dans un paysage historique exigeant.

L’innovation tourangelle ne repose pas que sur la partie technique, mais aussi sur l’intégration dans des paysages protégés et la création d’espaces ouverts au grand public. L’exemple de Luynes est à ce titre intéressant : la serre où des plantes filtrent les eaux usées a permis de supprimer les mauvaises odeurs pour les riverains, tout en introduisant dans la commune un bâtiment visitable par le grand public (à tout moment ou presque grâce à un accès externe bientôt équipé de panneaux et écrans) et intéressant aussi sur le plan architectural. Cela permet d’intégrer un équipement technique dans la vie quotidienne des citoyens et de prendre en compte le fait que nous sommes une région touristique, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité et ayant de ce fait un cahier des charges à remplir à courte et longue échéances.

La serre de Luynes (c) Laurent Geneix
La serre de Luynes (c) Laurent Geneix

Ne pas se reposer sur ses lauriers

Etre à la pointe c’est bien, y rester c’est mieux. «On n’est jamais complètement au top, il y a toujours des améliorations possible», nuance Bernard Ritouret, Vice-Président délégué à l’assainissement et à l’eau potable. Le gros enjeu des prochaines années est la mise aux normes des canalisations d’eau et le maintien le plus longtemps possible d’un prix relativement bas. La suppression de certaines stations comme à Rochecorbon ou Parçay-Meslay (communes qui vont être raccordées à la Grand David, qui peut absorber 120.000 équivalent-habitants supplémentaires) et l’amélioration visuelle et technique d’autres (comme Savonnières et Berthenay) seront les prochaines étapes vers la gestion de ce bien précieux. «Même si nous avons la chance de vivre dans un bassin où l’eau est abondante et de qualité, il faut rester vigilants et il est probable que les exigences de purification aux niveaux national et européen augmentent dans les années à venir. Il faut donc être prêts à mettre en place de futures innovations notamment du côté de l’assainissement» explique Vincent Soulard, le Directeur du Cycle de l’Eau.

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« L’or bleu, fierté locale », un article issu du dossier consacré à Tours Métropole, paru initialement sur 37° Mag, le magazine papier-connecté de 37 Degrés.

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