Le plaisir de retrouver le basket à Tours

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En battant Pau-Orthez sur le fil mardi soir en Coupe de France, l’UTBM s’est non seulement offert une place en 32e de finale de la compétition mais aussi un formidable lancement de saison. Le club qui a de fortes ambitions depuis deux ans espère bien que cette année il va atteindre les sommets. Ambiance dans l’antre de Monconseil.

6 mois qu’on n’avait pas vu un match de basket en tribune à Tours-Nord. La dernière fois la salle était pleine à craquer, littéralement bouillante. C’était pour encourager l’équipe de Nationale 1 en quête de bons résultats pour accrocher la montée en Pro B. La crise du coronavirus et le confinement ont stoppé net les espoirs des hommes de Pierre Tavano, de retour en 3e division en cet automne 2020. Avant d’entamer le championnat avec un choc contre Vitré au soir du 2 octobre, le club tourangeau avait un défi de taille à relever : affronter Pau-Orthez pour son entrée en Coupe de France.

L’Elan Béarnais c’est 9 titres de champion de France, un retour dans l’élite en demi-teinte depuis quelques années mais un palmarès si mythique qu’il en impose à chacun de ses déplacements. Le recevoir à Monconseil, c’était la promesse d’une belle fête du basket comme avaient déjà pu l’être des matchs contre Poitiers et Nantes il y a un an, également en Coupe de France. Deux équipes de Pro B devant qui Tours avait montré un beau visage, battant la première et rivalisant avec la seconde malgré une élimination de la compétition.

Une équipe renouvelée avec de fortes têtes

La soirée a été à la hauteur des attentes, à un détail près, et pas des moindres… On ne comptait que 450 personnes dans la salle. Certes la jauge avait été réduite pour cause d’épidémie et de passage de l’Indre-et-Loire en zone rouge mais les 600 billets n’ont pas été vendus. Plusieurs raisons possibles : un prix bien plus élevé que d’habitude (15€), peut-être la peur de la contamination, et aussi la rencontre programmée un mardi soir. Qu’à cela ne tienne, les présents ont fait le job. Enfin, pas en première période où l’on entendait très distinctement tous les bruits du terrain, des consignes de coachs aux échanges entre joueurs. Assez particulier et déstabilisant. Heureusement ça s’est amélioré après.




Il faut dire que le match s’est déroulé en deux étapes bien distinctes : dans les premières minutes de la rencontre, les Palois ont imposé leur rang. Ils ont marqué deux paniers avec leurs deux premières possessions puis malmené la défense tourangelle pendant 20 minutes. Malgré quelques réponses d’Ahmed Doumbia, Vincent Pourchot ou Marius Chambre, l’UTBM se retrouvait distancé (jusqu’à 12 points de retard dans le premier quart-temps, 21-9). Si Pau jouait sans deux de ses joueurs majeurs, Tours se retrouvait également privé d’Alexis Dargenton, blessé à l’entraînement. Craion était également affaibli après avoir reçu un coup. Résultat : les locaux ont fait de leur mieux pour ne pas se laisser distancer.

Un 3e quart-temps d’anthologie

A la pause, avec dix points d’écart, Pau-Orthez semblait en confiance. A l’extérieur les commentaires allaient bon train : on avait en face de nous des visiteurs aguerris, avec l’expérience de la première division, une organisation bien rôdée (notamment pour bloquer le géant Vincent Pourchot) et des réflexes plus rapides que les Tourangeaux. L’affaire paraissait entendue. C’était sans compter sur l’orgueil, la gouaille et la motivation des hommes de Pierre Tavano. Le 3e quart temps était pour eux : c’est le seul où ils ont marqué plus de points que leur adversaire (30-16), suffisant pour virer en tête après 30 minutes de jeu et réveiller les tribunes.

Avec plusieurs recrues comme la montagne JBAM (champion de France avec Chalon-sur-Saône en Pro A en 2021), l’UTBM a encore musclé son jeu pour cette nouvelle année. De quoi s’assurer une certaine solidité pour conserver ses avantages dès que la réussite est au rendez-vous. Tours enchaîne alors les tirs à 3 points tout en verrouillant sa zone de défense. Acculés, les Palois se retrouvent déstabilisés suffisamment de temps pour avoir du mal à revenir. Ils auraient pu gagner ou arracher la prolongation si leur dernière possession avait atteint son but. Mais le ballon ricoche sur le cadre à 2 secondes de la faim offrant à Tours un succès de justesse (83-81), largement applaudi par un public qui faisait un bruit monstre.

Le début d’une série de matchs couperets

Tours est spécialiste de ces matchs à suspense et à rebondissements. Que ce soit la saison dernière ou même lors des matchs de préparation, le club termine souvent avec des scores serrés. On peut y voir la faiblesse d’une équipe qui a du mal à dominer et asseoir ses positions (c’est vrai) mais aussi celle d’un collectif qui trouve les ressources pour s’extraire de situations délicates et s’imposer contre plus fort que lui. Ça lui joue parfois des tours, et dans un championnat très étriqué comme la Nationale 1 ça peut être à double tranchant.




Dans les mois à venir, on verra que la liste des prétendants à la montée est plus longue qu’on ne le pense (Tours, Vitré, Angers, Chartres, Boulogne…). Avantage : l’UTBM n’aura pas les plus gros morceaux contre lui lors de la première phase du championnat, celle où il faut terminer le plus haut possible pour s’assurer les meilleures chances de finir en play-offs. Il lui faudra tout de même s’astreindre à une certaine régularité et progresser encore sur l’adresse, les gestes défensifs ou le travail collectif afin de s’imposer immédiatement comme un concurrent redoutable. A ce titre, la forte impression déployée ce 22 septembre est un atout majeur. Celle qui pouvait être vue – de l’aveu même des joueurs – comme une rencontre de préparation prestigieuse s’est transformée en exploit de référence. Charge à ces gars de nous montrer qu’ils sont capables de nous impressionner sur la durée.

Photos : Laurent Depeigne

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