Le Leica M10, le fantasme de la simplicité

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L’équipe de Germain photo nous a proposé de tester la « rolls » des appareils photo, ce n’est pas un réflex, la mise au point est manuelle, il n’est pas le premier dans la course aux pixels, il vaut plus de 7000€. Pas forcément séduisant pour le photographe amateur si l’on oublie de citer la marque… Leica. Et c’est la qu’une question se pose : pourquoi dépenser une telle fortune, au bas mot 10 000€, pour un appareil et un objectif ?

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Premières impressions

LEICA M10. Issu de la lignée M, le M10 propose une solution très atypique pour le photographe passionné. L’approche est totalement différente de ce que le marché propose aujourd’hui. Là où Nikon, Canon, Sony, etc. propose des boitiers dont les performances sont mesurables par millions de pixels, nombre d’images en rafale, autofocus prédictifs, Leica vous propose une démarche beaucoup plus subtile et infiniment subjective : la discrétion maximale par la taille du boitier, le silence du déclencheur, l’absolu dépouillement des réglages.

Sur un M, on peut : régler la vitesse, les ISO, l’ouverture, et sous ou sur exposer et… c ‘est tout ! La mise au point se fait via un télémètre : lors de la prise de vue, 2 images décalées apparaissent au centre du viseur, faites les coïncider… et hop le point est parfait.

Cela peut surprendre mais c’est là que réside l’intérêt du Leica M10 : on ne peut pas zoomer, on ne peut pas déclencher d’un bouton un artifice technique, la machine ne suit pas toute seule le sujet comme sur un Sony. On est donc invité à se concentrer sur un absolu, un essentiel : cadrer, être au bon endroit au bon moment, déclencher à l’instant T. Tout le reste est superflu.

On retrouve évidemment un bon écran pour contrôler son travail, et réaliser quelques paramétrages, infiniment plus dépouillés que chez la concurrence. Le M10-D, réservé aux ultra-puristes, se passe d’écran de contrôle, poussant encore plus loin l’implication nécessaire du photographe.

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Mise au point pas parfaite à f2 sans avoir l’habitude

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Un rendu velouté spécifique

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Le test

Une fois que l’on a intégré la démarche du Leica, il faut se lancer dans le grand bain. Votre serviteur / testeur n’avait jusqu’ici touché au M que dans l’enceinte d’un magasin, pas sur le terrain. Ce fut donc une expérience intéressante.

Armé du M10, et d’un 35mm f2, me voici lancé sur un reportage coloré, en l’occurence la gay pride de Tours. Un sujet visuel, vivant, très animé. La pression de rapporter de bon clichés me fait opter pour une ouverture à f8, afin d’assurer de mauvaises mises au point au télémètre. Puis petit à petit, je prends confiance en réduisant l’ouverture jusqu’à f2. C’est ici que l’on s’aperçoit qu’il faut un peu de maîtrise : faire la mise au point à f2 sur un sujet en mouvement n’est pas chose aisée, mais c’est aussi le défi d’un si bel outil. Quand on a la bonne mise au point, quel plaisir de découvrir le magnifique velouté de l’image Leica, si caractéristique.

Optique

Côté optique, le plus courant et le 35 ou le 50mm, les autres focales plus élevées n’ont que peu d’intérêt, le boitier étant conçu pour des photos « immersion » dans le sujet. Le 35mm f2 testé est tout simplement exceptionnel de qualité. Comme le boitier, le simple fait de l’utiliser renseigne sur les trésors de précisions mécaniques qu’il renferme, et la durabilité que l’on peut en attendre, à savoir survivre à son propriétaire, qualité qu’aucun des concurrents ne peut avancer.

Irrationalité

L’irrationalité, ou le marketing dirons les mauvaises langues, et au coeur de l’achat d’un Leica. Malgré son dépouillement technologique, sa rusticité d’utilisation, son prix, on est fasciné par les images que l’on peut produire avec cet outil photographique. Ce n’est pas un appareil pour les débutants clairement, car il réclame une compréhension précise de la photo pour en tirer le meilleur parti, et une démarche affirmée pour produire des sujets.

C’est un scalpel photographique, d’une précision sans faille, qui ne laisse pas de marge d’erreur au photographe. D’où le plaisir immense de manier un outil si fin et d’en tirer des clichés esthétiques.

Conclusion

Vous avez une bonne expérience photo, et souhaitez re-découvrir intégralement la photo, revenir aux sources, vous lancer un vrai défi.

Le système M est centré autour de la démarche de discrétion, d’implication totale du photographe, et techniquement il délivre des clichés d’une grande finesse sans avoir besoin d’une débauche technologique.

C’est donc l’appareil photographique, le vrai. Pas un joujou, mais un outil de défi, capable de produire le meilleur dans des mains expérimentées.

Les plus

  • Viseur télémétrique
  • Images très piquées
  • Optiques exceptionnelles

Les moins

  • Le prix
  • Réservé aux photographes expérimentés
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