Le casse-tête du report des élections départementales et régionales

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En début de semaine, après avoir lancé une grande consultation surprise le temps d’un week-end auprès des maires de France, le gouvernement et le Premier Ministre Jean Castex ont opté pour un maintien des élections départementales et régionales en juin 2021, mais en les décalant d’une semaine… Un choix validé par les députés ce mardi 13 avril puis par les sénateurs le lendemain. Les 20 et 27 juin prochains, les électeurs sont ainsi appelés à désigner leurs représentants départementaux et régionaux pour les six prochaines années…

Maintenir ou reporter les élections en raison du contexte sanitaire… c’est le dilemme qui agite la classe politique depuis plusieurs mois maintenant. Échaudés par les élections municipales de l’an passé, les inquiétudes se font fortes sur ce double scrutin avec une nouvelle fois le risque de voir un taux de participation réduit à peau de chagrin et avec lui un nouveau signe d’une légitimité des élus et d’une démocratie qui s’effrite.

Avant même la tenue du scrutin, il y a aussi la question de la campagne. Comment faire campagne en effet en pleine pandémie, alors que les Français ont la tête logiquement préoccupée à d’autres affaires ? Comment intéresser les électeurs à des scrutins importants pour le quotidien ? C’est tout l’enjeu des candidats aux élections départementales et régionales. Un casse-tête.

Lire sur MagCentre :

Les Maires d’Indre-et-Loire partagés sur le maintien des élections en juin

Le risque de voir les électeurs bouder les urnes est l’argument principal invoqué par les partisans du report de ces élections à l’automne, avec celui des risques sanitaires dans les bureaux de vote. On se souvient que l’an passé, le maintien du premier tour des Municipales avait été un facteur de contamination.

En Indre-et-Loire, avant la consultation lancée par le Gouvernement auprès des maires, l’Association des Maires du Département présidée par celui de Fondettes, Cédric de Oliveira, avait lancé sa propre enquête auprès des premiers édiles de Touraine.

Une enquête dont les résultats montrent le tiraillement des élus locaux garants de l’organisation des scrutins. A la question du report des élections après l’été, 48 ,4% des maires ayant répondu s’y disent favorables, contre 42,6% pour le maintien en juin (8,9% ne se prononcent pas). 62% des maires disent également avoir des craintes sur l’organisation matérielle. Principales craintes citées : la question du taux de participation pour 88,1% d’entre-eux, puis le risque sanitaire dans les bureaux de vote (64,3%) et la difficulté à trouver des personnes disponibles pour tenir les bureaux de vote (61%).

Président de l’Association des Maires d’Indre-et-Loire, Cédric de Oliveira ne se dit pas surpris par les résultats de cette consultation réalisée avant la décision du report aux 20 et 27 juin. « Cela correspond aux interrogations qui nous sont remontées depuis plusieurs mois. »

Quant au maintien en juin, Cédric de Oliveira se veut pragmatique : « On prend acte du maintien et ce n’est peut-être pas plus mal car plus tard il y aurait eu le risque de faire tomber ces élections départementales et régionales qui sont primordiales pour nos territoires dans des enjeux nationaux avec la Présidentielle qui approche. »

Reporté à plus tard, à l’automne au mieux, c’est en effet prendre le risque de dévoyer ces élections départementales et régionales en les intégrant dans un contexte plus national, en raison de la campagne de l’Election Présidentielle de 2022 qui va rapidement prendre tout l’espace médiatique et politique et éclipser le reste. Et puis déjà décalées de mars à juin, les reporter une nouvelle fois serait un mauvais signal envoyé pour l’Association des Maires de France. Par communiqué, l’association présidée par François Baroin indiquait ainsi il y a quelques jours : « Alors que l’augmentation continue du taux d’abstention préoccupe l’ensemble des responsables publics, il serait paradoxal d’envoyer aux électeurs un signal consistant à relativiser l’importance de deux élections de portée nationale, en les reportant pour la seconde fois. Les élections constituent un acte essentiel de la démocratie, dont le calendrier régulier garantit la sincérité. »

La nécessaire modernisation des élections

Tous ces questionnements et arguments, d’un côté ou de l’autre se tiennent et le casse-tête de ces élections masque également un autre problème pour Cédric de Oliveira. « On peut regretter le manque d’innovation de nos modes d’élections » lance-t-il. « On voit par exemple que pour les élections des représentant de personnels dans les TPE (Très Petites Entreprises) qui se tiennent en ce moment, le vote électronique fonctionne. Pour les élections prudhommales il y a le vote par correspondance qui a fait ses preuves aussi. L’Etat doit se remettre en question et proposer de nouvelles solutions. Notre démocratie est malade, il faut donc de nouveaux outils. »

Mais au-delà de ces questions de modernisation de la vie démocratique, le président des maires d’Indre-et-Loire de se montrer positif malgré tout : « Par rapport aux Municipales de l’an dernier, nous avons du recul, il y aura des mesures barrière renforcées avec du plexiglas, du gel, des masques… Ce ne sera pas plus dangereux que d’aller faire ses courses. » Parmi les mesures demandées par ailleurs par les élus locaux afin d’être dans des conditions les plus favorables : « que les assesseurs puissent être vacciner prioritairement au préalable. »

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