Le 2e tour des élections Municipales finalement en juin ?

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A partir de ce week-end, dans les communes qui ont élu leur Conseil Municipal dès le 1er tour le 15 mars dernier, les installations des nouvelles équipes vont être réalisées après deux mois de gestion prolongée pour les équipes du cru 2014-2020.  En France cela concerne environ 30 000 communes, en Indre-et-Loire, une grande majorité également de Joué-lès-Tours à Fondettes, en passant par La Riche, Ballan-Miré, Saint-Cyr-sur-Loire ou encore Azay-le-Rideau… Pour les autres, l’incertitude reste de mise, avec une interrogation qui semble de moins en moins grande, sur la tenue du 2e tour le 28 juin prochain.

Son avis était attendu, le Conseil Scientifique est sorti du silence en ce début de semaine pour se prononcer sur la tenue du 2e tour des Municipales. Initialement prévu le 22 mars dernier, ce dernier avait été suspendu pour cause de crise du Coronavirus et du confinement qui venait juste d’être instauré au lendemain du 1er tour.

Pour le Conseil Scientifique, il serait donc possible d’envisager la tenue du 2e tour le 28 juin prochain dans des conditions précises (incitation au vote par procuration pour les personnes les plus fragiles, mise en place de files spécifiques, port du masque obligatoire…), les scientifiques estimant que le risque serait raisonnable et quoiqu’il arrive moins grand que la tenue de deux tours (dans le cas où il faudrait repasser par une élection complète) à l’automne ou plus tard. Le Conseil Scientifique juge toutefois nécessaire une nouvelle évaluation 15 jours avant la date qui sera décidée et pointe le fait qu’une campagne électorale, même avec toutes les précautions, est de nature « à accroître ce faisant un risque plus général de reprise de l’épidémie. »

Mis en place par l’Etat, le Conseil scientifique COVID-19 permet d’éclairer les prises de décisions du gouvernement en donnant des avis sur l’état de la crise sanitaire et les mesures envisagées pour y faire face. C’est donc désormais au Gouvernement et à Emmanuel Macron de trancher.

Sortir de deux mois de flou politique

Depuis deux mois la situation est inédite avec une gestion des communes assurée par les équipes municipales élues en 2014. Afin de gérer cette crise sans précédent, leur mandat avait été prolongé le temps nécessaire.

La campagne électorale en pause, restait la question de la date du report du 2e tour. Rapidement, le Président de la République s’était prononcé pour la validation des élections dans les communes où des majorités s’étaient dessinées dès le 1er tour. Pour les nouveaux élus et nouveaux maires, il ne restait donc qu’à patienter pour la prise de fonction. Une situation malgré tout pas toujours simple parfois avec des rancœurs entre anciennes majorités et nouvelles, n’aidant pas à la transition démocratique.

Pour les autres communes, la situation se retrouve encore plus incongrue avec des majorités sortantes souvent qualifiées également au 2e tour et des listes concurrentes ne pouvant exister que difficilement. C’est le cas notamment à Tours, ce qui a contribué à certaines tensions entre le maire sortant Christophe Bouchet et ses adversaires politiques dont l’écologiste Emmanuel Denis, arrivé en tête du 1er tour et qui a ouvertement reproché au maire en place de faire sa propre promotion (et donc de faire campagne) sous couvert de gestion de la crise.

Relire : La communication du maire Christophe Bouchet agace ses opposants

Le problème des intercommunalités : l’exemple de Tours Métropole

L’entre-deux actuel pose également des soucis au niveau des intercommunalités, de plus en plus importantes dans la vie locale. C’est le cas notamment à Tours Métropole qui regroupe 22 communes. Avec l’installation des élus qui l’ont été au premier tour dans certaines communes, l’intercommunalité de l’agglomération tourangelle doit en effet changer sa représentation. Suite au passage en Métropole en 2017, la loi oblige en effet le passage de 55 élus à 87 pour la nouvelle assemblée issue des élections municipales de 2020. Conséquence les nouveaux élus métropolitains vont être installés selon la nouvelle représentation par commune. A Joué-lès-Tours, ce seront ainsi 10 élus qui seront intercommunaux à partir de lundi 25 mai, date de l’installation du nouveau Conseil Municipal et non plus 4 comme jusque-là. Le changement du nombre de conseillers métropolitains ne pouvant se faire qu’en une fois, les communes nécessitant un 2e tour des Municipales, enverront également un nombre de représentants à la Métropole différents. A Tours, ville qui passe de 11 conseillers intercommunaux à 38, certains membres de l’actuel Conseil Municipal vont ainsi devenir métropolitains pour quelques semaines, en attendant la fin des élections municipales et l’installation de la nouvelle assemblée de la commune. On peut s’interroger dès lors sur la légitimité que va avoir pendant cet intermède l’assemblée intercommunale. Pour toutes ces raisons, plusieurs élus sont montés au créneau ces derniers jours pour appeler à la tenue la plus rapide du 2e tour des élections là où il doit se tenir. Le président du Département, Jean-Gérard Paumier s’est ainsi fendu d’une tribune ouverte. Pour ce dernier « prolonger de 4 mois le mandat des intercommunalités posera problème, car, avec le déconfinement et la reprise, elles devront prendre des décisions fortes avec une légitimité amoindrie. »

Comment organiser le scrutin ?

Reste une inconnue (parmi d’autres), celle de l’organisation de la campagne et du scrutin. Concernant la campagne, les candidats vont devoir faire preuve d’imagination car il est illusoire de penser à l’organisation de meetings et autres réunions publiques. Le travail de terrain auprès de la population risque également d’être perturbé, règles de distanciations obligent. On peut s’attendre à une campagne massive sur les réseaux sociaux, mais là encore, difficile de toucher toute la population.

La population s’intéressera-t-elle d’ailleurs à ce 2e tour ? Pour le maire de Tours, Christophe Bouchet, la réponse est non. Ce dernier, contrairement à 36 maires de grandes villes, n’a pas appelé à une tenue des élections fin juin, expliquant justement que la population a d’autres préoccupations, mais aussi argumentant sur la difficulté à organiser ce 2e tour : Entre la préparation des lieux de vote (souvent des écoles…) et les assesseurs à trouver.

Il est vrai qu’après un 1er tour qui n’avait pas rassemblé les foules (43,96% de participation en Indre-et-Loire, seulement 32,79% à Tours…), si le 2e tour venait à avoir une participation de nouveau faible, c’est la légitimité des nouveaux élus qui pourrait être atténuée aux yeux d’une partie de la population et avec le risque d’un mandat contesté pour les six ans à venir. Cela dit, aujourd’hui rien ne certifie que la population aura plus la tête aux élections en septembre ou à l’automne. Et si ce choix était finalement retenu, il poserait dans ce cas de la légitimité des résultats du premier tour, ce qui ne serait pas là non plus sans poser de problème démocratique…

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