La santé décrétée comme grande cause régionale

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Les élus du Conseil Régional et ceux du Ceser (Le conseil économique, social et environnemental régional) avaient délocalisé leur séance ce mardi 26 novembre. C’est en effet la Faculté de Médecine de Tours qui accueillait la séance extraordinaire prévue des deux organes régionaux. Pas un hasard puisque cette séance était consacrée au lancement du plan « 100% Santé » afin de répondre aux problématiques d’accès aux soins.

La région Centre-Val de Loire étant une des plus mal loties en médecins, avec la présence de vrais déserts médicaux, notamment dans les territoires ruraux, l’idée majeure de François Bonneau, le président du Conseil Régional et des élus régionaux est de contrecarrer cela en salariant pas moins de 150 médecins d’ici 2025. Et si cela a forcément un coût, pour le président régional, le financement est possible via les remboursements de la sécurité sociale que la Région en tant qu’employeur récupérerait. Il lui resterait à charge un coût estimé au maximum de 18 000 euros par médecin et par an.

Concrètement le déploiement de ces médecins sera progressif, une trentaine chaque année espère François Bonneau, au sein de « centres de santé régionaux » (une trentaine de prévus) et dans les Maisons de santé pluridisciplinaires, en parties financées par la Région qui ont déjà commencé à être ouvertes. La Région en espère 125 à terme.

Si la santé n’est ainsi pas normalement au cœur des compétences régionales, pour François Bonneau et sa majorité, cette question est essentielle, « une priorité absolue » même pour reprendre les termes employés. « Les délais d’attente sont la première cause de renoncement aux soins et un symptôme d’inégalités grandissant » affirment ainsi de leurs côtés les élus écologistes, membres de la majorité régionale. Pour Charles Fournier, vice-président régional et président du groupe écologiste, l’enjeu est tout simplement de « sauver notre système de santé public. » « L’offre publique doit contrecarrer la carence de celle du privé » affirme-t-il ainsi.

Les écologistes veulent agir sur les soins mais aussi la prévention et l’environnement

Les écologistes se fondent ainsi dans la démarche du président de la Région et souhaitent même l’inscrire dans une réflexion globale. « Si on reprend la définition de l’OMS (L’Organisme Mondial de Santé), la santé ce n’est pas que les soins, c’est aussi l’absence de maladies, le contexte social, le fait de vivre de bonne manière… Nous pensons donc qu’il faut agir sur tous les piliers, y compris ceux de la prévention et de l’environnement » explique Charles Fournier.

Travailler donc sur l’accès aux soins à travers l’aménagement du territoire donc, afin de réduire les inégalités territoriales et sociales, mais aussi plus en amont. « Agir sur le domaine de prévention et l’environnement c’est travailler sur les conditions de vie et permettre de garder la population en bonne santé » poursuit l’élue régionale écologiste Alix Téry-Verbe.

Concrètement, le groupe écologiste a dressé 16 propositions y compris sur le volet financier. « Il faut élargir l’assiette financière » explique Charles Fournier « et ne plus faire reposer les cotisations uniquement sur les salaires, mais intégrer l’ensemble des revenus. La logique serait de partir de la CSG qui touche tout le monde. » Autre proposition : l’encadrement des organismes complémentaires ou encore l’encadrement du secteur des médicaments. Parmi les autres mesures avancées par les élus écologistes, citons encore l’étude de la gratuité des transports pour certains rendez-vous médicaux spécifiques. Par exemple, quand un spécialiste est situé à plusieurs dizaines de kilomètres du domicile au mieux, le patient pourrait voir son trajet pris en charge.

Sujet d’actualité, la précarité étudiante n’est pas oubliée non plus et les écologistes aimeraient ainsi développer le tiers-payant pour ces derniers. « La question de l’accès aux soins chez les étudiants est importante car beaucoup s’en passent pour raisons financières. »

Autant d’ambitions qui ne peuvent dépendre que de la Région, notamment pour les mesures qui ne relèvent pas directement de ses compétences. Mais en se faisant motrice sur le sujet, la Région entend créer une dynamique autour de ces questions, comprend-on et les élus espèrent que d’autres lui emboîteront le pas, de l’Etat aux plus petites collectivités car « la question de la santé et celle de toutes et tous. »

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