La Métropole veut prendre son envol

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Orientations budgétaires avec des investissements records, lancement du projet métropolitain, adoption du Plan Alimentaire Territorial, la séance du Conseil de la Métropole du jeudi 25 février 2021 fut riche en débats et en sujets. En y regardant de près, elle pourrait même constituer le premier marqueur fort du mandat.

Le projet métropolitain enfin sur les rails

Depuis le début du mandat l’été dernier, le président de Tours Métropole, Wilfried Schwartz avait annoncé placer ce projet métropolitain comme socle de sa politique. La présentation des prémices du projet métropolitain ce jeudi 25 février était donc importante, lançant pleinement la démarche et le projet qui devra structurer la Métropole pour les 20 à 30 prochaines années, selon Wilfried Schwartz.

 « Je sais qu’il y a de l’attente. On attendait de pouvoir se réunir en présentiel pour élaborer cette démarche mais on ne peut plus attendre. Nous sommes une jeune métropole qui doit prendre son envol » s’est justifié ce dernier sur les délais de mise en place.

Dans le détail, ce projet métropolitain doit répondre à plusieurs objectifs : poser les défis prioritaires sur le territoire métropolitain, poser une trajectoire et un socle communs et enfin renouveler les modes de faire, c’est-à-dire les méthodes d’associations des collectivités partenaires, des associations et des citoyens. Pour Wilfried Schwartz il faut « dresser une trajectoire mais aussi créer un sentiment d’appartenance à la Métropole » et donc pour cela « entendre les citoyens sur ce qui va ou pas, sur les priorités qu’ils veulent. »  

Un projet métropolitain qui reste à construire donc mais dont on sait qu’il sera articulé autour de 5 thématiques : Métropole des transitions, Métropole inclusive, Métropole de l’excellence, Métropole mobile, Métropole des proximités. Après les phases de concertations qui se poursuivront jusqu’à l’été, les élus auront à le définir précisément à l’automne.

Une bonne chose donc qui permettra d’acter une ligne claire de ce que doit être la Métropole, ce qui manque clairement actuellement. Une démarche qui arrive néanmoins tard pour certains élus et plus particulièrement les élus de Tours issus de la liste « Tours Nous Rassemble », Romain Brutinaud et Marion Cabanne. Ces derniers reprochaient notamment devoir se prononcer sur les orientations budgétaires le même jour, sensées « refléter la politique d’une collectivité », « alors que l’on n’a pas de base de projet métropolitain ni de pacte de gouvernance. »

Le symbole de nouvelles ambitions ?  

Des critiques vite reprises et à leur tour critiquées par les membres de l’exécutif métropolitain dont Christian Gatard, le vice-président aux finances : « Comment pouvez-vous dire que nous n’avons pas de vision alors que nous prévoyons de réaliser au moins 100 millions d’euros par an en investissements et 500 millions pour la deuxième ligne du tramway, soit 1 milliard d’euros au total »

Les premières orientations budgétaires montrent en effet une hausse importante, pour l’heure sur le papier, des investissements : 129,8 millions d’euros prévus cette année. En hausse de 13,4 millions d’euros par rapport à 2020. Le signe d’une dynamique assurément si cela était réalisé. C’est en tout cas le sens du message envoyé avec ces premières intentions budgétaires du mandat, à mettre en lien avec le projet métropolitain à venir. Parmi les postes de dépenses importants on retient le soutien à l’entrepreneuriat et aux entreprises pour 9,9M€, le soutien à l’innovation, la recherche et l’enseignement supérieur pour 2,1 millions. Même montant pour l’aéroport cette année avec la prise en charge de travaux pour 1 million d’euros.  Les infrastructures (voiries, ouvrages d’art et la mise en œuvre du schéma deux roues) restent un poste d’investissement important également avec 17,7 millions d’euros de prévus, tout comme le financement des équipements culturels et sportifs avec 8,6 millions d’euros investis cette année pour la fin des travaux à la piscine de Fondettes mais aussi le lancement de nouveaux équipements sur Druye, Parçay-Meslay ou encore Ballan-Miré.

Enfin à noter que 6 millions d’euros seront consacrés à la rénovation de logements sociaux.

Pour Emmanuel Denis, le maire de Tours, ces orientations sont une bonne chose : « elles montrent une politique volontariste en termes d’investissements, avec notamment le lancement du grand projet de la 2e ligne de tramway, un projet vertueux pour le territoire, en agissant en plus sur transition des mobilités. C’est une des meilleures réponses à la crise. »

Le projet de 2e ligne de tramway va en effet accélérer cette année avec notamment un emprunt de 14 millions d’euros contracté.

Une fois dit tout cela, reste une question évidente : la Métropole a-t-elle les moyens de ces ambitions alors qu’elle est par ailleurs déjà endettée de 374 millions d’euros (en intégrant les 244 millions d’euros de la dette notamment due à la 1ere ligne de tramway qui repose sur le syndicat des mobilités) et qu’elle est dans le même temps confrontée à un budget de fonctionnement impacté par la hausse des prix des déchets (lire notre article sur Info Tours à ce sujet).

Pour Wilfried Schwartz, au final c’est « l’esprit de la Métropole qui est conservé mais crée un nouvel envol important pour le territoire. »

Le Projet Alimentaire Territorial adopté, mais avec vigilance

Ce nouvel envol il est marqué également par l’adoption du projet alimentaire territorial, dans les cartons depuis 2017 et qui prévoit de développer une politique agricole globale autour de l’installation d’agriculteurs, maraîchers notamment, de protection du foncier, d’éducation à l’alimentation, de développement de circuits-courts…

Un projet salué par tous, mais qui a valu quelques critiques toutes entièrement tournées vers les études pour une régie agricole qui servirait si l’idée était retenue de salarier directement les agriculteurs installés par la collectivité. Une ligne rouge à ne pas franchir ainsi pour le maire de Saint-Avertin Laurent Raymond, rejoint par d’autres élus de droite ou par les maires de Saint-Genouph et Berthenay, deux communes où des maraîchers sont présents. « Ce serait de la concurrence déloyale » s’est ainsi exprimée Patricia Suard, la maire de Saint-Genouph. Une régie agricole qui est à l’inverse une idée particulièrement défendue par les élus de la majorité de Tours et notamment la vice-présidente en charge des politiques alimentaires Alice Wanneroy.  Celle-ci a néanmoins temporisé : « aujourd’hui je n’ai pas de certitudes, d’où l’étude de faisabilité. Je pense que c’est important de se poser la question. »  Le consensus pour faire avancer les projets en somme… Entre continuité et nouvel envol donc…

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