[Journal de bord #7] Sept semaines de confinement en Touraine : « Et là, dans le vide-poche, du gel hydroalcoolique ! »

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Ces temps-ci, le coronavirus occupe toute l’actualité. Quand on ne parle pas directement des conséquences sanitaires du Covid-19, on évoque son impact économique, social, culturel ou sportif. Tout ça dans une ambiance particulière : celle d’une Touraine confinée. Voici le 7e épisode du journal de bord de la rédaction de 37 degrés.

Lundi 27 avril, à la télé, on entend parler d’une nouvelle notion : réussir son confinement. C’est-à-dire ? A en croire les réseaux sociaux cela signifierait avoir, en deux mois, relu toute sa bibliothèque, regardé l’intégralité du catalogue de Netlfix-Disney+-Amazon Prime-La Cinémathèque Française, réussi à trouver la recette de pain idéale ET un nouveau job épanouissant, fait le tri ET le ménage de printemps dans son logement, fait du stock de sommeil pour les dix prochaines années, vécu des fous rires interminables en apéro Skype et noué des relations d’amitié avec ses voisins. Tout ça en conservant le temps de faire du footing et des masques en tissu, sans oublier de le partager autour de soi. On sent clairement une sorte de pression à avoir rendu ce temps « utile ». Ainsi, le déconfinement pourra s’avérer source d’angoisses quand viendra le temps de répondre à cette question : « Et toi, qu’est-ce que tu as fait pendant le confinement ? » Ce sera quoi la bonne réponse pour avoir l’air « cool » ?

Mardi 28 avril, malaise devant l’écran. Chaque fois qu’on regarde un film, une série ou un clip on ne peut s’empêcher de tiquer devant ces scènes de foule, ces corps proches les uns des autres, les embrassades, l’insouciance dans la rue. La distanciation sociale fait alors penser à l’huile de foie de morue. Des vertus largement louées… mais qu’est-ce que c’est dur à avaler !

Mercredi 29 avril, autour de Tours, on découvre qu’Angers, Le Mans ou Poitiers figurent dans ce fameux rayon de 100km, le nouvel espace de liberté accordé par le gouvernement à partir du 11 mai. On notera qu’Orléans ne s’y trouve pas. Selon Jean-Michel Mauvaise-Foi c’est une preuve irréfutable que les Orléanais sont décidément trop éloignés des Tourangeaux.

Jeudi 30 avril, journée d’introspection : 4 jours, est-ce un délai raisonnable pour engloutir un brownie maison confectionné avec 220g de beurre ? L’effet sur les poignées d’amour est-il proportionné à la vitesse de dégustation ? On ne sait pas si le brownie est plus efficace contre le coronavirus que la chloroquine, mais en tout cas il fait du bien au moral.

Vendredi 1er mai, c’est le moment de faire du tri. Et là, dans le vide-poche, du gel hydroalcoolique ! On devait savoir qu’il était là car on trie régulièrement le contenu de cette corbeille (régulièrement = deux fois par an, en moyenne). Mais les fois précédentes, il rentrait dans la case des objets « peut-être utiles mais pas tout de suite donc on ne les jette pas et on les garde au cas où, mais on oublie leur existance ». Le voici désormais élevé au rang de produit « potentiellement indispensable » ce qui fait qu’on va se souvenir de son emplacement. Voir le transvaser du vide-poche à la poche du manteau. Le Saint-Graal. Lors de la même séance, on a également mis la main sur notre carte de mutuelle 2020, conservée dans une enveloppe non ouverte coincée entre deux tracts des élections municipales. La morale de cette histoire ? Ne pas avoir eu besoin de sa carte de mutuelle en 4 mois doit signifier qu’on est plutôt en bonne santé.

Samedi 2 mai, on n’a jamais mis autant de temps pour remplir frigo et placards. 3h ! Ce temps comprenant néanmoins l’apport de médicaments usagés à la pharmacie et un voyage au container à verre. Tout de même, 3h pour faire les courses… et encore, en déclarant forfait face à certaines queues au marché. Non ce n’est pas une plainte, seulement un constat. On peut y trouver du négatif et du positif. Forcés de ralentir la cadence pour respecter les gestes barrières les commerçants prennent le temps pour chaque personne et échangent un peu plus qu’un simple « avec ceci ? ». Ce sont aussi 3h passées hors de chez soi, 3h où l’on pense réellement à ce que l’on va manger plutôt que de réagir à des pulsions sur un site de drive. Attendre ne signifie pas forcément perdre son temps.

Dimanche 3 mai, officiellement, il ne reste qu’une semaine de confinement. C’est le moment ou jamais de faire ce que l’on n’a pas encore eu le temps de mener à bien. Et l’on en revient à cette notion de réussir son confinement. 6 jours plus tard, c’est toujours aussi flippant.

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