Jean-Jacques Prodhomme : « L’amiante est un sujet qui a été pris avec légèreté. »

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Ancien employé municipal à la retraite et membre de la CGT des employés municipaux de la ville de Tours, Jean-Jacques Prodhomme a géré le dossier de l’amiante pour son syndicat. Aujourd’hui encore, il reste en première ligne sur ce dossier épineux. Il a accepté de répondre à nos questions en marge de notre article publié ce matin-même.

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Le rapport d’expertise judiciaire sur le problème de l’amiante sur les îles Noires et aux Vaches que vous avez commandé a révélé un problème majeur en terme de santé et environnemental. Ce rapport est le fruit d’un combat de plusieurs années…

Jean Jacques Prodhomme : Nous avons alerté dès 2012 sur cette question. Il a fallu qu’on se batte pour avoir les analyses. Les premières sur l’île Aucard n’ont eu lieu qu’en 2013 et sur l’île aux Vaches en 2016. Le rapport vient confirmer ce qu’on disait. C’est accablant pour la ville de Tours parce que des salariés ont été en contact d’amiante (ndlr : 8 selon le rapport) et qu’il était interdit déjà à l’époque d’enterrer l’amiante à proximité des puits de captage.

Comment expliquez-vous qu’il y ait eu, selon le rapport, de tels manquements ?

Jean Jacques Prodhomme : Nous ne l’expliquons pas et ce n’est pas à nous de le faire, c’est pour ça que nous déposons plainte, afin de connaître les raisons.

Les travaux étaient réalisés par une entreprise extérieure, comment les employés municipaux ont-ils pu être en contact avec de l’amiante ?

Jean Jacques Prodhomme : En travaillant sur les puits de captage qui sont en fibro-ciment ou alors en faisant des tranchées sur les îles alors que l’amiante y avait été enterrée et mélangée à la terre.

Votre collègue est tombé malade en 2012, la maladie peut se déclarer une dizaine d’années après l’exposition à l’amiante. Or, les travaux sur les îles sont datés entre 2009 et 2012. Cela veut-il dire qu’il a été en contact ailleurs avec de l’amiante ?

Jean Jacques Prodhomme : Les premiers travaux sur l’île Aucard remontent au début des années 2000, à partir de 2002. Cela correspond. Ce sont les travaux sur l’île aux Vaches qui remontent eux à la période 2009-2012. Il y a une petite erreur dans le rapport à ce sujet.

Avant 2012, le problème de l’amiante était-il sous évalué ?

Jean Jacques Prodhomme : Nous avons alerté la Mairie en juin 2012 suite à la maladie de notre collègue. Il y a eu également le problème des sous-sols de l’Hôtel de Ville où la présence d’amiante a été révélée et il a fallu attendre un CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) en novembre 2012 pour qu’il y ait une première prise en compte et une forme de rétro-pédalage. L’amiante est un sujet qui a été pris avec légèreté.

La ville de Tours a-t-elle pris la mesure du problème depuis ?

Jean Jacques Prodhomme : Il y avait beaucoup de retard en 2012. Depuis le retard est en train d’être rattrapé mais c’est long et il y a encore des soucis. Par exemple les sous-sols de l’Hôtel de Ville sont condamnés mais on y a laissé l’amiante qui y est confinée. Pour nous il faut la retirer, sinon c’est un cadeau empoisonné pour les générations futures.

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