[HistLoire] Quand Tours fusionnait avec Saint-Symphorien et Sainte-Radegonde

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HistLoire, c’est une chronique régulière sur 37° où nous vous proposerons un petit focus sur un pan d’histoire tourangelle. Ce mois-ci, replongeons nous dans l’histoire des communes de Saint-Symphorien et Sainte-Radegonde.

Alors que l’avenir de l’ancienne mairie de Saint-Symphorien, en haut de la Tranchée est toujours en suspens, des voix s’élèvent pour sauver ce qui peut l’être de l’ancien bâtiment public, promis un temps à la démolition.

Lire à ce sujet notre article sur Info Tours : [Municipales à Tours] L’avenir du Haut de la Tranchée au cœur du débat

Situé en haut de la Tranchée, le bâtiment a servi de mairie entre 1838 et 1964, année du rattachement de Saint-Symphorien à Tours. Par la suite, il est transformé en mairie-annexe de Tours jusqu’en 2009 où celle-ci est déplacée au Beffroi, tout juste rénové, dans le quartier de l’Europe. Depuis le bâtiment est fermé et tombe petit à petit en ruines.

Pour des habitants du secteur, c’est un pan du patrimoine de Tours-Nord qu’il faut sauver. Si l’intérieur du bâtiment est en mauvais état, pour ces derniers, la façade peut au minimum être préservée et ce même si elle n’est pas classée.

L’ancienne mairie place de la Tranchée.

Pas classée certes, mais un souvenir de l’histoire de l’ancienne commune à laquelle certains habitants restent attachés. Pour rappel, jusqu’en 1964, la ville de Tours s’arrêtait à sa frontière nord à la place Choiseul et la rive nord du fleuve royal. Au-delà se trouvaient deux communes : Sainte-Radegonde et Saint-Symphorien à l’ouest de celle-ci.

Extension de Tours entre 1850 et 1964. extrait « L’Histoire de Tours », Bernard Chevalier (dir.)

Tours manque alors d’espace et a de l’ambition. Si la ville s’était agrandie au sud, depuis l’annexion de Saint-Etienne-Extra au XIXe siècle, elle reste à l’étroit dans cette deuxième partie du XXe siècle, coincée entre la Loire et le Cher.

Relire L’évolution de Tours au XIXe siècle

Tours connaît un gros développement lié aux 30 Glorieuses, avec une hausse de la population et une densité urbaine importante, d’où l’idée du maire d’alors, Jean Royer, de lui donner de l’air et pour cela ce dernier lorgne sur les terres non urbanisées des communes voisines situées au nord de la Loire.

Le maire de Tours entame ainsi au début des années 60, l’idée de fusion entre les trois communes. Celle-ci se fera en 1964, à l’issue de l’adoption du projet par les trois conseils municipaux. Si Saint-Symphorien et Sainte-Radegonde conservent au départ une certaine autonomie, symbolisées par leurs mairies annexes ainsi que 4 représentants au Conseil Municipal de Tours pour Saint-Symphorien et deux pour Sainte-Radegonde, rapidement les identités sont fondues au sein de la commune mère et rapidement la dénomination générique de Tours-Nord prend le relai (ce qui est un peu moins vrai pour Sainte-Radegonde).

Avec cette double fusion, la population de Tours passe de 92944 habitants en 1962 à 128 120 en 1968 (il y avait environ 11 500 habitants à Saint-Symphorien avant la fusion et 2715 à Sainte-Radegonde). La ville double également sa superficie, avec en prime des terres encore non urbanisées et qui vont servir au développement de grands projets d’urbanisme comme la création du quartier de l’Europe.

Saint-Cyr-sur-Loire dit non à la fusion :

Si Jean Royer a réussi la fusion avec les deux communes citées, le maire de Tours a en revanche échoué dans sa tentative d’absorption de l’autre commune du nord du fleuve : Saint-Cyr-sur-Loire.

Lors de l’élection anticipée dans cette commune en 1965, le maire de Tours soutient une liste portant le projet de fusion avec sa ville. En face, la liste portée par Claude Griveau défend l’indépendance de Saint-Cyr-sur-Loire. Cette dernière l’emporte et le projet de fusion est oublié, tandis que Claude Griveau restera maire jusqu’à son décès en novembre 1984. Il développera pendant cette période sa commune pour en faire une des plus riches de l’agglomération tourangelle…

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