[HistLoire] Les liens historiques entre la Touraine et le Québec

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HistLoire, c’est une chronique régulière sur 37° où nous vous proposerons un petit focus sur un pan d’histoire tourangelle. Ce mois-ci, replongeons nous dans l’histoire des liens entre la Touraine et le Québec.

Après des reportages en Espagne et au Togo, 37 degrés traverse l’Atlantique direction le Canada, et plus précisément le Québec. Une province qui garde de nombreux liens avec la France grâce à une riche histoire commune dont la Touraine a pris part.

En s’amusant à chercher les références québécoises à la Touraine, on se rend compte que le terme n’est pas le plus représentée loin de là. Il y a bien eu une municipalité nommée Touraine à partir de 1966 (jusque-là son nom était Hull-Est), mais dès 1975 suite à une fusion de communes limitrophes, elle fut absorbée par la ville de Gatineau qui se dresse face à Ottawa. La Touraine est depuis un secteur de la ville où l’on retrouve une rue reprenant ce nom, ainsi que plusieurs commerces. En dehors de Gatineau, une quinzaine de municipalités ont une rue, une avenue ou un chemin nommés « Touraine ». Notons également un canton inhabité à l’Ouest du Québec, au niveau de la réserve faunique La Vérendrye, nommé « Touraine ».

« Statistiquement, la Touraine ne représente que 1,5% des pionniers fondateurs, pères et mères de la Nouvelle- France. C’est peu par rapport au Perche, à la Normandie et au Poitou-Charentes. Cependant, la proximité avec le pouvoir royal de l’époque en a fait le lieu d’origine de personnalités marquantes dans l’histoire de la Nouvelle-France » expliquait en 2008 l’universitaire socio-historienne Françoise Deroy-Pineau lors d’une conférence à l’Université de Montréal. Au total, selon les sources, on estime entre 115 et 200 pionniers venant de Touraine.

Marie Guyart, grande figure du Québec

Ces liens sont d’ailleurs peu connus de ce côté de l’Atlantique. Pourtant la Touraine a vu naître un des personnages les plus importants de l’histoire du Québec, à savoir Marie Guyart, plus connue sous le nom de Marie de l’Incarnation et qui est considérée au Québec comme troisième personnage historique d’importance en Nouvelle-France, après Jacques Cartier et Samuel de Champlain.

C’est à Tours que Marie Guyard, fille d’artisan-boulanger, née en 1599. Cette dernière entrera dans les ordres, ceux des Ursulines, en 1631. L’ordre des Ursulines est alors installé à Tours depuis 1622 et a pour vocation principale : l’éducation des filles. Cette mission d’éducation, Marie Guyard va la mener outre-Atlantique à partir de 1639, année de son départ pour la Nouvelle-France. Ici, la religieuse va fonder l’ordre des Ursulines de Québec pour instruire les Amérindiennes, puis les filles de colons.

La Tourangelle va s’avérer être un personnage-clé de la colonie en faisant construire un monastère sur le modèle de celui qu’elle a connu à Tours. Marie de l’Incarnation va aussi avoir un rôle de conseillère auprès des administrateurs de la colonie et des Jésuites et contribue également à la rédaction de dictionnaires et de grammaire française. Elle meurt finalement en 1672. La correspondance qu’elle entretient avec son fils Claude resté en France et dans laquelle elle détaille précisément la vie en Nouvelle-France, lui vaudra une postérité certaine et ses lettres deviendront des documents historiques d’une grande valeur.

La chapelle Saint-Michel à Tours

A Tours en revanche, son nom tombera dans l’oubli après la Révolution. Il faudra attendre la moitié du XXe siècle et la venue à Tours de pèlerins canadiens pour que son histoire remonte à la surface. Le 26 octobre 1950, une dalle commémorative de l’ermitage Saint-Joseph (l’édifice avait été démoli en 1948) est inaugurée par le maire de Tours Marcel Tribut en présence d’une importante délégation canadienne, dont l’archevêque de Québec et plusieurs ursulines québécoises.

Au cours des années suivantes, des deux côtés de l’Atlantique, on se mobilise également pour restaurer les lieux de vie tourangeaux de Marie de l’Incarnation comme la Chapelle Saint-Michel (situé rue du Petit Près) qui avait été construite en 1628 et où Marie Guyard était entrée dans les ordres. Avec cet objectif, l’Association des Amis de Marie de l’Incarnation (qui deviendra ensuite l’Association Touraine-Canada) née en 1961.

Au début des années 1980, sera fondée une nouvelle structure : « l’Association Marie Guyart » qui rachètera « La Petite Bourdaisière », l’immeuble voisin de la chapelle Saint-Michel et ancien couvent des Ursulines. Ce lieu deviendra en 1985 le « Centre Marie de l’Incarnation » dédié aux souvenirs de Marie Guyart de l’Incarnation,aux différentes étapes de sa vie entre Loire et Saint Laurent.

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