Guinguettes en goguette : chroniques d’un reportage

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Anaïs et Hugo vous écrivent une lettre, à vous, lecteurs de 37° pour vous  raconter leurs aventures dans les guinguettes du 37. Chronique d’un travail acharné.

Ici c’est Hugo
Et là, c’est Anaïs

Chers lecteurs,

C’est nous, les journalistes du mois de juin à 37 degrés, qui vous écrivons cette lettre. A travers cette missive, nous allons vous raconter les coulisses de notre travail, sous la houlette de notre rédacteur en chef, Mathieu Giua. Celui qui vous écrit à longueur d’année sur votre magazine nous a chaperonné pour faire de nous ses créatures, ses petits soldats. Dès notre arrivée, il nous a donné une dizaine de sujets à réaliser pour venir régaler vos oreilles et égayer vos lectures.

Parmi tous les sujets que nous avons écrit pour vous, il y a eu un qui nous a particulièrement pris du temps. Nous y avons consacré de nombreuses après-midis et roulé pendant des kilomètres pour parvenir à nos fins. Et nous pouvons vous le dire : dans une 106 rouge sans clim’, ça n’a pas été de tout repos. (D’autant qu’un de nous deux venait d’avoir son permis de conduire… Le fossé n’était jamais très loin !)

Une 106 un peu comme celle-là mais en rouge.

Le titre de cette lettre vous aura sans doute mis la puce à l’oreille : Mathieu nous a demandé de faire le tour des guinguettes du 37. C’est donc fort de ce sujet des plus atroces et désagréables que nous avons ouvert notre moteur de recherche et tapé « guinguettes 37 ». Nous sommes tombés sur une liste assez conséquente, de guinguettes d’ici et d’ailleurs, aux 4 coins du département.

Nous en avons sélectionné cinq (plus aurait été un peu abusé compte tenu du temps passé dans cette rédaction) dans lesquelles nous nous sommes rendus. L’article aurait pu être un fameux et énième « j’ai testé pour vous »… mais que nenni. Nous avons préféré vous raconter les coulisses.

A chaque jour sa guinguette. Lorsque Mathieu nous demandait si le boulot avançait, nous lui disions fièrement « Oui, oui, nous sommes sur le terrain cet après-midi. » Un regard goguenard plus tard, nous voilà partis en goguette à la découverte des guinguettes.

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Premier arrêt : la guinguette de Rochecorbon

Onze minutes en voiture depuis la rédaction. Le dépaysement est total. Mathieu nous avait prévenu, cette guinguette était plutôt sympa. Et nous n’avons pas été déçus. L’entrée est belle, toute en bois peint de mille-et-une couleurs. Juste au bord de la Loire, l’air est frais, les passants passent, les clients boivent et les serveurs servent. Nous avons pris deux sodas et un magnifique esquimau au caramel. Assis sur notre petite table en plastique, le climat était propice à la détente. « Ah non, excuse-moi Papa, je ne peux pas te parler, là, je suis en reportage. » Facile mais vrai. Dur dur la vie des petits soldats de 37 degrés. Les prix étaient tout à fait abordables et l’ambiance chaleureuse. Une fois ce petit rafraichissement dégusté, place aux loisirs. Rien ne manque à la guinguette de Rochecorbon. Nous avions le choix : volley-ball, pétanque, ping-pong (aussi appelé « tennis de table » par les puristes), mini-golf…

Notre choix s’est porté sur le ping-pong (n’en déplaise aux puristes). Contre une carte d’identité, nous voilà armés de deux raquettes et d’une balle. Autant vous dire qu’un de nous deux a écrasé l’autre. Nous ne jouions pas dans la même division. Hugo est donc allé faire de la balançoire pour fêter ça. Juste derrière les tables en métal, des jeux pour enfants : balançoires, donc, mais aussi un toboggan et des petites voitures qui font de la musique.

Sur les murs, on peut voir des affiches pour les concours récompensant chaque année la Miss guinguette. Dans le fond, une piste de danse tout apprêtée à voir des danseurs survoltés à poncer le dancefloor. Mais pour nous, c’en était fini de cette première étape.

Hugo fait de la balançoire après sa victoire éclatante sur une Anaïs penaude
Une pièce et la voiture fait de la musique.

Deuxième arrêt : la guinguette de Montbazon.

Un tout petit peu plus loin, 23 minutes en voiture depuis la rédaction. Avec cette même fierté qui nous amenait à ce travail de fond, nous revoilà dans la fournaise de la 106, enivrés par les effluves du journalisme d’investigation. Ici, tout est blanc, tout est chic. Habillés avec nos baskets et pantacourt respectifs, c’est limite si nous nous sentons à notre place.

Et là, chers lecteurs, arrive la séquence éco-responsable. Alors que nous commandons un sirop, un eau pétillante et toujours ce fameux esquimau au caramel, voilà qu’au bar, alors que la guinguette est plus que calme, la serveuse veut nous faire boire dans des verres en plastiques. Écolos de service que nous sommes, nous nous insurgeons et, a grand coup de sourires, lui demandons des verres en verre.

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Et c’est là que l’histoire devient rigolote : nous apprenons que le bar a un partenariat avec son fournisseur de verres en plastiques et qu’ils sont obligés de les écouler alors même qu’ils ont plein de verres en verre. On repassera pour le côté éthique mais le sourire et la compréhension des barmans redonne du baume au cœur. Nous voilà donc parti pour siroter nos breuvages dans nos verres en verre. Et Hugo suçoter son esquimau. Un plaisir qui sera de courte durée tant la chaleur est forte. Le chocolat fond, le caramel coule. Catastrophe. Glace partout. L’occasion d’aller tester les toilettes de la guinguette : petites fleurs, serviettes pliées, lavabo en céramique et odeur agréable.

Les tables sont ombragées, au bord de l’Indre. On peut s’y balader, voir passer des canoës, distinguer pêcheurs et vacanciers. Le cadre est accueillant et on peut y venir en famille, en amoureux ou entre amis. Un cadre bucolique, idéal pour se reposer. On aurait pu y manger mais nos maigres bourses n’ont pas fait le poids face à des prix un peu plus élevés qu’ailleurs. Tous les dimanches, une grande salle montée sur un parquet accueille les plus fervents danseurs. Bien que, selon les confidences des barmans, nos jeunes âges auraient drastiquement fait chuter la moyenne d’âge des participants. Un évènement pas forcément pour nous… mais il faut savoir s’effacer au profit de nos anciens. A noter que quelques années plus tôt, nous aurions été ravis de jouer dans ces structures gonflables réservées aux enfants.

Troisième arrêt : La Plage, en face de la guinguette de Tours.

Nous y avons été si bien, que nous y sommes même retournés en dehors de nos heures de travail pour y boire un godet. Mais il faut bien noter que nous ne l’avons pas regretté. Si la bière est un poil plus cher que chez sa voisine d’en face, l’ambiance y est plus chaleureuse et le cadre plus calme. Une terrine de porc, quelques rondelles de baguettes et quelques tranches de magrets de canard ont suffi à notre bonheur. (Il est de bon ton de noter ici que le mot « suffi » n’est pas celui le mieux approprié tant est absent le coté rudimentaire de ce casse-croute.) Les gérants tentent d’utiliser un maximum de produits locaux, ce qui ravit notre éthique et nos papilles. Des jeux de société sont à disposition, mais nous préférons faire une bataille d’eau dans un hamac. Évidemment, là encore, nous ne jouons pas dans la même division et l’un de nous termine trempé. il est même possible de jouer au ping-pong sur une petite table de pique-nique. Mais que demande le peuple ?

Quatrième arrêt : la guinguette du lac d’Homme

Alors pour tout vous raconter, nous avons failli être arrêté dans notre élan par une incompréhension dans les horaires. Mal référencé sur les internets, nous sommes arrivés alors que la guinguette des Farmers était fermée. Mais qu’à cela ne tienne, nous sommes donc revenus une semaine plus tard pour enfoncer nos orteils dans le sable chaud. Car oui cette guinguette est sur la plage du lac d’Homme. Bondée les week-end, nous nous estimons heureux d’avoir le choix de la table à laquelle nous nous asseyons. Crêpe au chocolat, ice-tea et milkshake vanille-pomme-fraise : tout est maison. Pas mal mais un peu sucré pour ce début de juillet caniculaire. Le serveur nous met d’ailleurs à contribution dans le dosage du sucre, ce qui engendre un débat avec le patron sur la sucrosité des breuvages : il faut réussir à trouver le juste équilibre. En tout, ils sont une quarantaine à travailler sur ce site.

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En tout cas, le cadre est idyllique. De l’ombre, du soleil du vent et une énorme structure gonflable qui nous fait de l’œil. Mais rappelons-le, nous sommes ici dans le cadre de notre travail. Nous ne franchirons alors que le cap de la serviette étalée sur le sable et Hugo allongé torse nu, prenant son petit bain de soleil. On peut voir passer des paddle et des bouées gonflables. Des jeunes sautent du haut des structures gonflables dans un éclat de rire. Tout va bien, il fait beau, il fait chaud. La musique vient un peu assombrir le décor quand nous nous rendons compte qu’elle ne rentre pas du tout dans nos standards. Mais qu’à cela ne tienne, il est temps de rentrer.

Rentrer, partir, rouler… Notre temps à 37° s’achève. Nous, les deux fidèles acolytes, les deux petits soldats allons voguer vers divers horizons pour finir notre été. Nous voulions également aller à la guinguette de St Avertin mais le temps est venu pour nous de vous dire au revoir. L’occasion pour notre rédacteur en chef d’aller lui aussi enfin un peu sur le terrain. Inspiré par notre ministre, il se rêve maintenant d’aller au contact des vrais gens, de ne pas se « couper de la société » et d’aller au-devant de son « travail de représentation ».

Hugo Checinski & Anaïs Draux

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