Emmanuel Denis maire de Tours : et maintenant, que se passe-t-il ?

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Dimanche soir, l’écologiste Emmanuel Denis a remporté son duel électoral face au maire sortant Christophe Bouchet : avec 55% des voix, sa liste Pour Demain – Tours 2020 s’octroie 43 des 55 sièges du conseil municipal pour les 6 prochaines années. Passée l’euphorie du succès, le nouvel élu va vite entrer dans le dur.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, Christophe Bouchet est toujours maire de Tours. Jusqu’à jeudi soir, celui qui a rassemblé 45% des suffrages sous son nom au 2e tour des élections municipales va se charger d’expédier les affaires courantes depuis son bureau au 5e étage de l’Hôtel de Ville, tout en faisant ses cartons. Après, il siègera dans l’opposition avec 11 membres de son équipe. Contrairement à son homologue d’Orléans – battu et immédiatement démissionnaire – ou à Jean Germain en 2014, le maire déchu choisit de rester au conseil municipal pour faire entendre sa voix… mais dans un autre rôle.

Autre rôle également pour Emmanuel Denis. Il ne fait aucun doute que l’assemblée municipale va l’élire maire lors de sa première réunion programmée ce vendredi. L’écologiste de 49 ans entamera alors officiellement son mandat de 6 ans moins 3 mois (à cause de la crise du coronavirus). Ses premiers actes seront purement politiques et stratégiques.

Qui occupera les postes clés de l’exécutif local ?

D’abord il va devoir choisir son équipe d’adjoints et d’adjointes : dans une interview à 37 degrés et Info Tours juste avant le scrutin, l’ingénieur de profession donnait le nom de sa première adjointe en charge d’un vaste pôle social (la socialiste Cathy Münsch-Masset, déjà vice-présidente en charge de l’éducation au conseil régional) et de la personnalité qui serait adjointe en charge des ressources humaines (Catherine Reynaud). Qui d’autre ? Comment traduire dans l’exécutif municipal les équilibres politiques qui ont poussé l’équipe de Pour Demain vers la victoire ? Combien de places pour les socialistes, EELV, La France Insoumise ou les citoyens non encartés ?

Il faudra notamment regarder qui se voit octroyer les postes stratégiques (finances, économie, sécurité, culture, éducation). Des personnalités d’expérience qui maîtrisent les sujets techniques (Jean-Patrick Gille, Benoit Faucheux) mais ont déjà des responsabilités ailleurs (en l’occurrence à la Région) ou de nouvelles têtes (Cathy Savouret, Elise Pereira-Nunes, Pierre-Alexandre Moreau) ? Il faudra aussi choisir qui représentera la ville de Tours dans différentes institutions dépendantes ou partenaires comme Tours Evénements, tout en fixant un cap.

Des promesses de campagne à lancer immédiatement

Moins connu du grand public, le cabinet du maire dispose également d’un rôle important et d’un poids certain dans le pilotage d’une ville/ Encore plus à Tours avec 135 000 habitants et un rôle de capitale départementale. Clairement, l’équipe qui le composait sous Christophe Bouchet sera dissoute et remplacée par des proches du nouveau maire. Le cabinet, c’est le dernier filtre avant le bureau de l’édile. Il doit être composé de personnes de confiance, capables de recevoir certains rendez-vous, de penser la stratégie ou d’aider aux prises de décisions. A ce titre selon nos informations, le poste stratégique de directeur de cabinet, le plus proche collaborateur du maire, serait confié à Ludovic Lepeltier-Kutasi, qui occupait la fonction de directeur de campagne d’Emmanuel Denis ces derniers mois et qui a déjà par le passé occupé un poste de conseiller auprès d’un élu, c’était il y a une dizaine d’années en tant qu’assistant parlementaire de Jean-Patrick Gille, alors député de Tours.

Une fois ces deux équipes en place les choses sérieuses pourront réellement commencer. Avec des dossiers chauds à gérer comme la relance d’après-Covid comprenant la mise en place d’un festival culturel estival en centre-ville, la piétonnisation ponctuelle de certaines rues ou encore le lancement d’une grande concertation sur la culture à Tours avec un dispositif pour la survie économique des acteurs impactés par la situation sanitaire.

Emmanuel Denis a promis de lancer ces chantiers sans attendre la rentrée de septembre mais aura-t-il le temps de tout faire ? En parallèle, il va devoir gérer l’installation du nouveau conseil communautaire programmée le 17 juillet. Avec un casse-tête : qui pour la présidence ? Philippe Briand peut-il rempiler pour un second mandat ou une personnalité plus proche de la gauche peut-elle prendre les commandes ? Du résultat pourra tout bêtement dépendre l’avenir d’une des promesses de campagne du candidat Denis : des transports en commun gratuits le week-end pour relancer le commerce. Si Tours Métropole refuse de voter Oui, ce projet tombera immédiatement à l’eau.

Un agenda qui va rapidement se remplir

Le nouvel élu va également découvrir les contraintes inhérentes à son rôle avec de multiples demandes de rendez-vous et de petits dossiers du quotidien à gérer. Sans même attendre son installation officielle, le syndicat enseignant SNUDI-FO le sollicite pour qu’il pèse de tout son poids afin de réclamer des ouvertures de classe. A Tours-Nord, le Comité de quartier des Douets attend qu’il acte dans les faits son soutien à une révision du projet immobilier en lisière du Parc de la Cousinerie. Comment va-t-il gérer l’organisation de la rentrée scolaire avec le spectre d’une éventuelle seconde vague de l’épidémie de coronavirus ?

Il faut également rappeler que changement de maire ne signifie pas pour autant la fin de projets déjà entamés sous la précédente mandature même si la nouvelle municipalité peut y mettre son grain de sel (nouveau quartier des Casernes, plan de rénovation des écoles…). Elle devra également assumer l’inauguration de chantiers en cours même en ayant marqué ses réserves vis-à-vis d’eux comme les futurs hôtels en haut de la Rue Nationale. En revanche, d’autres idées ont déjà du plomb dans l’aile comme la cuisine centrale commune ville de Tours / CHU qui rend très sceptique le maire élu. Quant aux images futuristes des Halles qu’on avait découvert sous Christophe Bouchet, elles ne verront à priori jamais le jour (ce qui ne veut pas dire qu’une rénovation ne sera pas engagée).

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