Elections Européennes : dernière ligne droite de la campagne.

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Dimanche 26 mai, les électeurs sont appelés aux urnes pour voter pour les élections européennes. Si celles-ci peinent à séduire, au sein des partis et des listes en campagne, on cherche à convaincre les électeurs de l’intérêt d’aller se déplacer aux urnes. petite revue de fin de campagne.

Ces cinq dernières années, la voix de l’Indre-et-Loire à l’Union Européenne c’était Angélique Delahaye. Également maire de Saint-Martin-le-Beau et agricultrice, la militante Les Républicains souhaite repartir pour un second mandat. Néanmoins, 16ème de la liste portée par François-Xavier Bellamy, elle a peu de chances de conserver son siège au vu des sondages publiés ces dernières semaines, « mais je crois qu’on peut créer la surprise » assure-t-elle ce jeudi. C’est en tout cas la seule Tourangelle qui a une petite chance, la dizaine d’autres candidates et candidats étant moins bien placés.

Angélique Delahaye

Pas de fatalisme quand on l’interroge, Angélique Delahaye promet de continuer à s’engager dans les affaires européennes pour sa famille politique : « je suis une militante dans l’âme et mon expérience peut servir. Si je ne devais pas refaire un mandat je serais heureuse d’en avoir assuré un. C’était une expérience enrichissante à titre personnel et une bonne expérience politique car au Parlement Européen, un parti n’a pas raison tout seul. Il faut une capacité de dialogue pour progresser ensemble… et c’est ce qui manque à notre président français aujourd’hui. »

Agriculture et écologie au centre des préoccupations

Estimant que cette campagne a permis au parti LR de se relancer, « de retrouver des couleurs », Angélique Delahaye s’exprime principalement sur le sujet qu’elle maîtrise le plus : l’agriculture. Il faut dire que le grand enjeu du prochain mandat européen sera la réforme de la politique continentale d’aide aux agriculteurs, la fameuse Politique Agricole Commune, le premier budget de l’Union.

 « Il s’agit de ne pas se tromper sur ce qu’on veut faire de notre modèle alimentaire. C’est un secteur stratégique l’agriculture, grâce à lui notre balance commerciale est plutôt bénéficiaire. Quand on voit ce que d’autres régions du monde font en matière d’accroissement de capacités de production ou que la Chine achète des terres jusque dans notre région pour nourrir sa population il faut se poser les bonnes questions : est-ce qu’on souhaite dépendre des autres pays avec le risque d’une moindre qualité environnementale et l’import d’OGM ou alors conserver notre autonomie ? N’importons pas une agriculture dont on ne veut pas. » Angélique Delahaye

Agricultrice bio à Bossay-sur-Claise en Sud-Touraine, Marie-Agnès Peltier s’intéresse aussi de près à cette réforme de la PAC. Candidate sur la liste Europe Ecologie Les Verts menée par Yannick Jadot, c’est sa deuxième campagne en deux ans après celle des législatives en 2017. « J’avais envie de porter la voix de l’agriculture paysanne, locale, sans produits phytosanitaires. On voit qu’il y a des jeunes qui essaient de mettre en avant de bonnes pratiques, il faut que l’Union Européenne change son fusil d’épaule et aide cette génération. »

Marie-Agnes-Peltier

Selon la Tourangelle, cette génération « doit se faire entendre » pour porter son message… et lutter contre les lobbys : « à chaque réforme de la PAC il y a toujours de bonnes intentions au départ. Il faut à tout prix qu’un maximum de personnes soient convaincues pour faire pression sur les gros syndicats agricoles (comme la FNSEA en France, ndlr). Si on veut changer nos pratiques, il faut que le financement de la PAC aille sur des pratiques vertueuses en soutenant mieux les petites exploitations ou celles avec plusieurs employés. Il faut limiter la course aux grandes exploitations sinon on va se retrouver avec d’immenses champs de monocultures et sacrifier la biodiversité » estime Marie-Agnès Peltier.

Traditionnellement assez fort aux Européennes – mais pas autant qu’en Allemagne – les Verts français sont néanmoins challengés sur la question écologique cette fois-ci : « tout le monde l’a mis dans son programme car la société s’interroge mais nous on le met au centre de tout pour que les politiques de santé ou de distribution de l’eau soient aussi influencées par des motivations écologiques. C’est notre pilier » exprime Marie-Agnès Peltier. Et d’ajouter :

« L’écologie c’est aussi se dire que les pays du Sud sont impactés par nos pratiques de consommateurs et d’acheteurs, par exemple quand il y a une forte demande de produits avec de l’huile de palme. Il est temps de se poser les bonnes questions : on parle de repousser les migrants aux frontières mais le problème c’est plutôt la façon de les accueillir et notre façon de consommer qui les appelle à quitter leurs pays. A nous de faire réapparaître des lumières d’espoir et de solidarité. » Marie-Agnès Peltier

Toujours question écologie : « La justice sociale et climatique  est au centre de notre programme »  affirme Eric Degenne, candidat sur la liste de Manon Aubry de la France Insoumise. Le militant insoumis sort d’une campagne particulière, entre faibles moyens en local, de l’envie, mais aussi un certain désintérêt des électeurs. « A nous de les convaincre parce que si les questions européennes paraissent loin, les directives européennes appliquées au droit français touchent le quotidien des citoyens » analyse-t-il.

Eric Degenne

Mais Eric Degenne se veut optimiste et espère obtenir entre 12 et 14% des voix, de quoi envisager une troisième place devant Les Républicains si c’était le cas, mais aussi de s’affirmer comme principale force d’une gauche en recomposition et au sein de laquelle écologistes, communistes, insoumis, socialistes ou encore membres de Génération.s scruteront de près les résultats des uns et des autres.

Au sein de LREM, le grand défilé des ministres

Du côté de la liste Renaissance portée par La République En Marche, un autre score qu’une première place dimanche soir serait forcément perçu comme un échec. Au coude à coude dans les sondages avec le Rassemblement National, La République En Marche refuse néanmoins de nationaliser le débat mais s’inquiète des conséquences d’un trop gros score de l’extrême-droite. « Cela réduirait l’influence et la crédibilité de la France en Europe » analyse Amélie de Montchalin, la Secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes.

Amélie de Montchalin

Cette dernière était présente en Touraine ce jeudi soir pour le dernier meeting de campagne de la liste Renaissance à Saint-Cyr-sur-Loire. Une visite appréciée des militants du parti présidentiel et qui revêt un symbole fort, dans la circonscription de Sabine Thillaye, la présidente de la commission des affaires européennes à l’Assemblée Nationale. Un symbole également de l’engagement du gouvernement dans la campagne européenne. Rien qu’en Touraine, ont défilé Marc Fesneau (Ministre chargé des relations avec le Parlement), Florence Parly (Ministre des Armées) ou encore Frédérique Vidal (Ministre de l’Enseignement Supérieur) ces dernières semaines. Un engagement fort de l’exécutif « cohérent et humaniste » explique Amélie de Montchalin qui rappelle que l’Europe était déjà au centre de la campagne de 2017 chez La République En Marche. Pour cette dernière, l’échelon européen est tout simplement devenu indispensable : « Nous ne pourrions appliquer toute notre politique sans l’Europe » affirme la Ministre qui croit à l’émergence d’une d’une troisième force politique centriste au sein du Parlement Européen au côté du S&D (Sociaux démocrates) et du PPE (Parti Populaire Européen) afin de rompre avec l’équilibre installé.

Et quand au rejet de l’Union Européenne dans une partie de l’opinion publique, la membre du gouvernement de reconnaître des institutions complexes et pas forcément faciles à appréhender. « Les clés sont peut-être ailleurs » analyse la Secrétaire d’Etat, en évoquant de nécessaires relais entre les différents niveaux : entre Parlement Européen et Parlement national déjà mais aussi entre ce dernier et les élus locaux. Car pour Amélie de Montchalin, l’Union Européenne apporte du concret, mais il faut pouvoir l’expliquer malgré des procédures parfois longues. « Nous avons validé l’interdiction du plastique à usage unique, cela entrera en vigueur dès 2021, mais cela a nécessité deux ans et demi de négociations » explique la Secrétaire d’Etat, « pourtant, les citoyens ne feront pas attention que c’est une application du droit européen ».

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