Editions Sutton : un duo de choc à la conquête des villes européennes !

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Quelques mois après avoir repris les Editions Sutton en mai 2015, Raphaël Le Rallier tourangeau d’origine berrichonne, fait la connaissance du photographe Chanel Koehl, tourangeau d’origine jurassienne. De cette rencontre naîtra un premier ouvrage commandé par la Ville de Tours, signé par l’historien Benoît Piraudeau et co-illustré par le photographe tourangeau Guillaume Le Baube. Le début d’une collaboration fructueuse, d’un duo qui incarne le relifting des éditions Sutton, avec un superbe livre sur la truffe préfacé par Yannick Alleno, mais aussi une série sur les villes françaises (Nice, Lille, Nancy, Lyon) et une autre sur des destinations un peu plus lointaines (Irlande, Venise…).

Portraits croisés de deux figures de l’édition tourangelle.

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Spécimen #1 : Chanel Koehl, 45 ans

Il débarque à Tours à l’âge de 10 ans et quelques années plus tard il atterrit sur les bancs de l’Ecole Brassart, option BD. «C’est là que j’ai appris deux choses essentielles pour la photo : la mise en page et la structuration de l’image», nous explique-t-il. La photo, il y viendra plus tard, alors que son papa séjourne à Venise. «Viens me voir !». Ni une, ni deux, Chanel part en Italie et réalise quelques images qui lui donnent envie d’aller un peu plus loin.

La BD reste néanmoins sa principale source d’inspiration : «J’ai une grosse collection, à une époque j’ai fait la fortune de Bédélire !» s’amuse-t-il. Par la suite, il fait des images pour le plaisir et ses amis, puis il élargit son public en créant une page Facebook. Rapidement, il crée un site internet et monte sa boîte. «Au début j’ai mis des images dans une banque d’images. J’ai réalisé que beaucoup d’images locales étaient très classiques, je me suis alors dit que j’avais un modèle idéal devant moi tous les jours : la ville des Chinon et les paysages environnants.» Chanel Koehl inverse ainsi le processus : il crée de nombreuses images locales avec un nouveau regard et les propose sur des banques d’images. Il crée la demande par son offre.

Tout s’accélère en 2015, après une photo primée par le Conseil départemental, il reçoit une commande pour un agenda Vignes et vins (éditions Joe) qui sera sa première publication. La même année, il rencontre Raphaël Le Rallier et participe au livre «Des chemins et des hommes».


Spécimen #2 : Raphaël Le Rallier, 37 ans

Après une enfance et une adolescence près de Bourges, Raphaël arrive à Tours pour des études en Sciences Economiques. Il les continuera par une année Erasmus à Séville – où il a tellement gardé de bons contacts qu’un livre sur Séville se prépare avec Chanel ! – et les terminera au Québec où il obtient un MBA Gestion de l’Entreprise.

En 2006, il co-fonde edilivre.com, une entreprise spécialisée dans l’auto-déition, où il reste jusqu’en 2012. Il revient alors à Tours où il rencontre Florence Grosseaux des éditions Sutton. Trois ans plus tard il propose un dossier de reprise des éditions tourangelles alors mal en point, avec son associé chez Sobook, Thierry Ghesquières. «Le mélange a tout de suite fonctionné : d’un côté une équipe Sutton très forte sur la partie éditoriale et nous pour la partie gestion et développement» résume-t-il. Peu après son arrivée sort un premier succès local, le désormais célèbre «Lumières de Touraine» du photographe tourangeau Pascal Avenet, autre référence de l’éditeur depuis qu’il a brillamment confirmé fin 2017 avec le superbe «Touraine, personnages méconnus et patrimoine caché».

Le premier titre qui marque le changement impulsé par Raphaël Le Rallier sera une commande de la ville de Tours, pilotée en interne par Alexandre Saint-Pol et Christine Beuzelin. La puissance et l’originalité des images de Chanel Koehl et de Guillaume Le Baube alliées à la plume libre et très littéraire de Benoît Piraudeau font de ce titre une référence qui va donner des ailes à l’éditeur et à Chanel Koehl pour la suite, sortant le «beau livre de province» de l’ennui et du texte convenu classique. «La Ville de Tours nous a fait totalement confiance sur ce projet suite à notre sélection sur appel d’offres. C’est un très grand succès, avec plus de 3000 exemplaires vendus à ce jour» explique Raphaël Le Rallier.


Ode à la truffe

«Serge Desazars de Montgailhard est un ami d’enfance, c’est tout naturellement que je l’ai présenté à Raphaël. De plus, comme j’avais déjà des références en photos culinaires, j’ai été choisi comme photographe pour ce projet» raconte Chanel Koehl. «Cet ouvrage a été sélectionné pour un prix international d’édition gastronomique dont nous aurons le résultat en mai prochain. C’est aussi une grande fierté d’être associé à Yannick Alléno.»

Une collection «Patrimoine gastronomique» qui devrait se développer, avec déjà un projet dans les tuyaux avec le journaliste Jean-Claude Bonnaud et l’auteur et historien Eric Labayle. Sortie prévue fin 2018 (mais Raphaël Le Rallier ne nous en dit pas plus !).


Les villes françaises & les destinations européennes

Pourquoi avoir commencé par Lille ?

Raphaël Le Rallier : «Nous avons beaucoup de contacts là-bas, déjà parce que mon associé y vit et y travaille, il est aussi lié à un autre éditeur local, L’Harmattan. C’est là aussi que nous avons le plus de points de ventes et un très bon commercial. D’autre part, il n’y avait pas encore beaucoup de beaux livres sur Lille…»

Sortie en simultané fin 2017, Nice. En avril 2018 deux autres titres vont sortir : Nancy et Lyon. Nancy parce que Chanel Koehl avait déjà édité un livre sur Epinal en 2015 et parce que le Tourangeau Jean-Claude Bonnaud connaît là-bas un journaliste à l’Est Républicain, Jérôme Estrada de Tourniel. Une collection qui choisit ses destinations aussi selon les rencontres et les connaissances.

Comment travaillez-vous pour ces ouvrages ?

Chanel Koehl : «Je suis payé à me promener ! Le premier jour sur place je ne prends généralement pas de photos, je me balade, je vais prendre des cafés, je marche beaucoup, je regarde les cartes postales qui sont toujours des repères sur l’imaginaire d’une ville. Par la suite, je commence les prises de vues. En gros je passe environ 4 séjours de 10 jours par ville et le travail s’étale sur environ 12 mois. J’écoute énormément de musique en marchant, puis j’écoute la même musique quand je suis en post-production dans mon studio, ce qui me permet de revivre les mêmes sensations et de faire les bons choix dans mes images au final.»


Propos recueillis à Tours en janvier 2018 dans les locaux des Editions Sutton, avec vue imprenable sur la place Jean Jaurès.

Chanel Koehl chez Sutton, toute la collec’ (à ce jour, affaire à suivre…)

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