Des solutions tourangelles pour redynamiser la culture en période de pandémie

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Ce mardi 19 janvier, près de 200 personnes ont défilé dans les rues de Tours du Théâtre Olympia au Grand Théâtre. Un petit parcours à cause d’une manifestation d’agriculteurs prenant toute la place et une partie de la lumière en centre-ville, mais pas de petites revendications. Il s’agissait de la seconde grande mobilisation tourangelle du monde de la culture, en écho à un appel national à descendre dans la rue. Face à la poursuite des restrictions sanitaires, artistes ou autres techniciens n’attendent qu’une chose : qu’on les aide à reprendre le travail.

Quand on veut faire un peu de caricature, on a tendance à dire que le milieu culturel est orienté à gauche. Alors quand on voit une pancarte avec une citation de Nicolas Sarkozy au milieu du cortège, c’est forcément cocasse. Sur le panneau, une citation de l’ex-président (de droite) : « La culture c’est la réponse à la crise », phrase datée de 2011, trois ans après la crise des subprimes. Aujourd’hui on est dans un tout autre genre de crise, sanitaire, et le message sous-entendu par ce carton c’est que la culture pourrait aider à redonner du pep’s à une société moribonde. Sauf qu’elle est muselée par les restrictions et que ça commence à peser très lourd sur le moral. D’où le défilé du jour, même modeste. L’essentiel était de marcher, de porter un message, de se retrouver aussi.

« Nous sommes plusieurs à avoir pris des antidépresseurs » explique une manifestante pour que l’on se rende compte de l’état psychologique dans lequel se trouvent plusieurs personnes présentes. Le cortège s’est rassemblé vers midi au pied du théâtre Olympia où s’est tenue une assemblée générale du collectif CIP37, réunissant artistes, techniciens et autres professionnels du monde de la culture. La réunion a semble-t-il été forte en émotions, avec des témoignages de situations complexes comme celle des élèves du Conservatoire de Tours.

L’idée était également de sortir de là avec des solutions : « Ils ont apporté des idées concrètes » nous dit un technicien. De fait, deux idées phares ont émergé et pourraient avoir des répercussions dans les jours ou les semaines qui viennent. Salarié du Bateau Ivre à l’arrêt quelques jours à peine après sa réouverture à Tours, le comédien Franck Mouget nous en dit plus : « Il y a un projet d’exposition grâce au travail du photographe Romain Gibier. Il a fait plusieurs portraits d’artistes ou de techniciens pour illustrer leur travail en incorporant la mention ‘Non Essentiel’ sur l’image. On va essayer d’afficher ces photos sur les façades des lieux culturels. » L’idée est de protester contre la décision du gouvernement de maintenir les salles de spectacles ou musées portes closes alors que des dispositifs sanitaires stricts pourraient être mis en place (c’est par exemple le cas en Espagne).

L’autre projet va plus loin et envisage une reprise partielle de propositions artistiques en s’adaptant aux codes du moment : « On s’inspire d’une initiative lancée dans les Pays de la Loire et de ce que font les AMAP dans le milieu agricole » explique Franck Mouget. L’idée serait de lancer des paniers culturels, c’est-à-dire d’aller chercher des financements du côté des collectivités locales puis monter des groupes d’artistes d’une demi-douzaine de personnes qui élaboreraient un projet montré dans des lieux publics ou en tout cas des endroits ouverts en ces temps de pandémie. Les démarches en ce sens vont se lancer incessamment sous peu.

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