De Paris à la Touraine, le parcours ambitieux du Professeur Thierry Odent

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La directrice du CHU de Tours (dont notre interview exclusive est à lire ici) dit vouloir faire venir à l’hôpital des médecins reconnus en provenance d’autres établissements français… De Paris, ou d’ailleurs. Nous avons rencontré l’un d’eux, qui a choisi Tours et l’hôpital pour enfants de Clocheville.

Il y a encore 3 ans, le Professeur Thierry Odent apprenait à découvrir Tours. Désormais, il s’y voit bien rester jusqu’à sa retraite. Originaire de Normandie, le praticien de 49 ans a fait ses études médicales à Paris, il a exercé un an au Québec mais c’est au sein du célèbre hôpital Necker qu’il a passé l’essentiel de sa carrière, dans cet établissement de la capitale prenant en charge les enfants malades. Aujourd’hui à la tête de l’unité d’orthopédie et de traumatologie de Clocheville, il est arrivé en 2015 : « j’ai rencontré mon prédécesseur lors de congrès. On a sympathisé et il m’a proposé de prendre sa suite car il n’y avait personne pour lui succéder. J’ai donc posé ma candidature. »

Nommé Professeur en 2009, Thierry Odent a fini par se lasser de la vie parisienne, « j’avais besoin d’un changement de vie » dit-il. Ayant des attaches familiales en Indre-et-Loire, notamment un oncle qui y vit toujours, il savait ce qu’il pouvait y trouver, notamment la proximité de la nature : « j’aime le cadre de la province. Il y a moins de transports, Tours est une belle ville d’histoire et de traditions, on peut tout y faire et facilement s’échapper. C’est un bon compromis, y compris pour mes enfants qui sont étudiants à Paris. »

Une spécialité rare en France

Cette opportunité professionnelle arrivait donc au bon moment pour le Professeur, désireux d’évoluer dans sa carrière : « il y a un âge où on a envie d’être son boss, manager une équipe et ce n’est pas forcément facile dans les grandes structures tentaculaires. Clocheville c’est idéal, c’est un hôpital interrégional intégré dans un CHU de bonne dimension par rapport à la taille de la ville. Il est centré sur l’enfant depuis deux siècles quasiment avec toutes les spécialités et une importante communauté médicale. C’est d’autant plus important que la médecine évolue de façon transversale. On est face à des cas de plus en plus complexes qui vont par exemple nécessiter une expertise en orthopédie et en neurochirurgie. »

Le travail aux côtés des enfants, c’est le moteur du Professeur Odent. Malgré les tâches administratives qui augmentent ou ses missions d’enseignement et de recherche, il passe encore 75% de son temps auprès des patients. « Ces dernières années les technologies ont beaucoup évolué par exemple pour la colonne vertébrale, la chirurgie de la scoliose ou encore les interventions liées aux handicaps. La France est d’ailleurs pionnière et novatrice dans ce domaine avec des systèmes souples pour la colonne vertébrale ou le traitement des tumeurs. » Pour autant, le praticien dit lui-même qu’il est expert dans une « spécialité de niche » : « nous sommes peu en France, et même en Europe. On compte une dizaine de centres dans l’hexagone dont 3 à Paris. » Les patients viennent donc de La Rochelle, Alençon ou Orléans pour se faire soigner à Tours.

De plus en plus d’ambulatoire

A Clocheville, le service du Professeur Odent c’est une quinzaine de lits, dont des chambres portant les noms des héros du Livre de la Jungle au 1er étage du bâtiment Jean de la Fontaine. Pour assurer les interventions et le suivi des soins, on compte 5 chirurgiens séniors, 4 internes, et tout le personnel autour : kinés, infirmières, aides soignantes… Une organisation en pleine mutation : « on fait de plus en plus d’ambulatoire. Aujourd’hui ça représente près de 50% de l’activité. » Tout cela à moyens constants, ce qui n’est pas toujours simple à mettre en place.

Et dans les prochaines années d’autres évolutions se préparent avec le déménagement annoncé de Clocheville dans le cadre du plan CHU 2026 : « il sera important de garder l’identité de l’hôpital pédiatrique car les problématiques sont différentes » plaide le Professeur Thierry Odent tout en espérant profiter des avancées permises par la création d’un plateau technique de dernière génération. Il se dit par ailleurs intéressé par les nouvelles possibilités offertes par la future réorganisation de l’hôpital afin de faciliter les passerelles entre les patients sortants de l’enfance mais toujours suivis une fois devenus adultes. Et puis il y a les grands défis de demain comme un meilleur accompagnement des enfants handicapés ou l’aboutissement de projets de recherche sur des dispositifs pouvant grandir en même temps que l’enfant pour traiter une scoliose, par exemple. Dans ces domaines, le CHU de Tours est en pointe et va devenir cette année coordonateur des soins sur tout l’Ouest de la France, de Rennes à Toulouse.

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