A Saint-Pierre-des-Corps, les élus d’opposition restent très critiques

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A Saint-Pierre-des-Corps, le dernier conseil municipal qui s’est tenu le mercredi 22 mars fut une nouvelle fois agité. Une habitude dans la commune, ce qui n’est pas sans décrire une certaine tension latente. En effet, les agitations politiques, communes à beaucoup de conseils municipaux, sont souvent doublées par des perturbations extérieures. Si le maire assume sa politique comme nous l’écrivions la semaine dernière dans un article, du côté de l’opposition, en revanche, les critiques restent importantes.

La présence d’une dizaine de personnes, plutôt jeunes adultes, couplée à la présence de la police, dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, l’interruption de séance pour calmer les esprits suite à un échange houleux entre l’élu d’opposition Nabil Benzaït et l’adjoint à l’Education, Amin Brimou, sont ainsi des symboles du climat compliqué dans lequel se tient la vie politique municipale à Saint-Pierre-des-Corps. D’autant plus lors d’un conseil où il était question de vote du budget annuel pour la commune.

Des critiques sur de multiples sujets

Sur ce point, les élus d’opposition n’en démordent pas, si le maire se montre satisfait des finances de la ville, pour eux plusieurs points méritent une alerte. C’est le cas notamment des hausses d’indemnité. « On est à plus de 50 000 euros d’augmentation depuis le début du mandat » pointe ainsi Cyrille Jeanneau du groupe « J’aime Saint-Pierre-des-Corps ». L’élu socialiste évoque un mauvais signal, « d’autant plus que dans le même temps on baisse les aides aux associations ».

Un constat similaire que l’on retrouve dans le groupe « A Gauches Toute ! » présidé par Michel Soulas : « Depuis le début du mandat ils ont augmenté les indemnités, puis baissé au titre des retombées financières du Covid pour la commune et là ils les augmentent de nouveau, alors qu’on est sur une période de forte inflation, cela n’a pas de sens » pointe ainsi Cédric Rosmorduc, élu d’opposition dans ce groupe.  

Pour Michel Soulas, cet exemple est symptomatique d’une majorité municipale qui navigue à vue : «  on est dans de la politique à la petite semaine et c’est valable pour tous les sujets » dénonce-t-il aux côtés de sa colistière Catherine Bonneau qui évoque comme autre exemple le vœu déposé par leur groupe sur le recrutement d’un deuxième médecin salarié au Centre Municipal de Santé : « On se satisfait que la majorité l’ait voté, mais cela fait un an et demi qu’on le réclamait et jusque-là on nous a toujours affirmé que ce n’était pas possible, y compris lors de notre dernière commission dessus début mars. C’est difficile de comprendre ces revirements, même si sur ce coup, nous nous réjouissons que ce fut dans le bon sens. »

« On ne voit pas bien où va la politique municipale » rebondit de son côté Cyrille Jeanneau. « Là on nous annonce plus de 12 millions d’euros d’investissements sur l’année, mais il y en a à peine 30% qui ont été réalisés l’an dernier, ce n’est pas sérieux d’annoncer de tels chiffres alors qu’on ne peut pas les réaliser »

« Le budget c’est un élément de communication, on ne voit pas l’ambition » abonde encore Cédric Rosmorduc, « le maire refuse par exemple d’emprunter alors que c’est le moment, la commune n’est pas beaucoup endettée et on sait que les taux vont augmenter dans les prochaines années, on pourrait le faire aujourd’hui pour investir plus massivement. On ne voit pas ce qu’il veut faire pour la commune aujourd’hui. »

Tensions autour de la question de l’armement de la police municipale

Politique à vue, critiques budgétaires ou encore culture… les griefs de l’opposition ne manquent pas. Ainsi sur la culture : « Vous avez rendu la culture payante à Saint-Pierre, vous avez cette volonté d’une culture élitiste. C’est insultant d’avoir mis la bibliothèque payante, vous en avez un objet politique avec votre projet de bibliothèque 2.0 » a fermement dénoncé Nabil Benzaït (groupe Vivre Ensemble) en revenant sur les changements opérés par la présente majorité. « Pourquoi pas mettre un budget participatif pour faire de la com’ alors que vous êtes totalement coupés de la population » pointe encore ce dernier sur la création d’un budget participatif.

Enfin dernier sujet houleux qui a conduit à l’interruption de séance citée plus haut, celle de l’armement létal de la police municipale. L’interruption de séance a en effet été prononcée après ces mots de Nabil Benzaït : « Arrêtez ce mensonge de dire que vous faites cela pour protéger les policiers municipaux, c’est votre politique de répression que vous mettez en œuvre. C’est votre idée, vous êtes une liste de droite voire d’extrême-droite, c’est mon point de vue. » L’opposition a tout de même obtenu du maire un vote après un débat dédié alors qu’au départ il était prévu de le voter à travers une ligne budgétaire. « Là encore les choses sont faites à l’envers, on réclame depuis le départ un diagnostic de sécurité, on ne l’a pas, on nous demande de voter pour l’armement de la police municipale sans aucun élément concret » dénonce encore Michel Soulas qui se satisfait néanmoins qu’un débat public pourra avoir lieu sur le sujet lors du prochain conseil municipal. Un débat qui s’annonce très tendu vu les derniers échanges sur le sujet mercredi dernier.

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