Vendanges en Touraine : une nouvelle conception du vin

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Au XIXème siècle, Honoré de Balzac aimait partager son amour de la Touraine, un territoire façonné par la Loire et modelé par les vignobles : «Honte à qui n’admirerait pas ma joyeuse, ma belle, ma brave Touraine dont les sept vallées ruissellent d’eau et de vin ». Deux siècles plus tard, ce terroir est plus que jamais reconnu pour la qualité de ses vins et la palette de ses cépages. En pleine période des vendanges, nous nous sommes rendus au domaine de Montoray, dans une exploitation d’un tout nouveau genre. PHOTO 1

Sur les coteaux du Cher, non loin de Chenonceau, une vingtaine de passionnés se sont donné rendez-vous pour les vendanges. Ils prêtent main forte à deux exploitants vignerons installés à Lussault-sur-Loire.

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L’ambiance est conviviale, les jeux de mots fusent, les sourires s’esquissent. A y regarder de plus près, tout le monde se connaît. Jacques Gozard, chef exploitant, ne s’en cache pas : « Montoray est une histoire d’amitié ». Ce retraité (urbaniste de formation) a en effet réuni autour de lui une dizaine d’amis rencontrés sur les bancs de la fac. Dès 2007, il leur a proposé ce qui allait devenir une exploitation participative. Chacun des associés contribue à la constitution d’un capital commun leur assurant une indépendance vis-à-vis des établissements financiers.

La gestion quotidienne du domaine est quant à elle assurée par son principal associé, Claude Aupetitgendre. Ce vigneron de formation aime « accompagner la vigne ». Comme ce dernier le rappelle, son objectif n’est pas le rendement : « Ce qui m’intéresse, c’est la qualité ». C’est donc naturellement que l’assemblée générale a facilement accepté la conversion du domaine vers une démarche biologique. Depuis 2011, aucun engrais chimique, insecticide de synthèse ou désherbant n’est utilisé.

La conversion au bio nécessite davantage de temps et une écoute approfondie de la vigne. Quand un traitement est nécessaire, les produits (souffre et cuivre) pour lutter contre les maladies et autres champignons sont uniquement préventifs et lessivables. Avec l’eau de pluie, leur effet s’estompe contrairement aux pesticides chimiques qui pénètrent la feuille et la sève. Une attention particulière doit donc être portée au quotidien.

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Après la récolte, les grappes du cépage côt sont mises dans une cuve où elles vont reposer pendant plusieurs semaines. Ce n’est qu’à partir du mois d’avril, une fois mis en bouteille, grâce au procédé mystérieux de la vinification, que le vin va développer toutes ses saveurs et arômes. Au total, 5 000 bouteilles vont sortir des caves de Montoray. Le succès est au rendez-vous puisque ces dernières années, 50 nouveaux associés ont rejoint l’exploitation ; preuve que la qualité de ces vins rouges, blancs ou pétillants, séduit autant que la démarche éthique qui l’accompagne.

Mickael ACHARD

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