Traces d’un exil : dans les pas de Nicolas Muller

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Jusqu’au 31 mai, le Château de Tours propose une rétrospective du photographe hongrois Nicolas Muller. A travers une centaine d’images prises au fil de ses errances, on suit un homme victime de toutes les dictatures européennes.

NicolasMuller_Hongrie

On qualifie aujourd’hui ses photos d’humanistes et son esthétique d’avant-gardiste. On est loin de la fulgurance d’un Lartigue ou d’un Avedon. Mais il faut voir les photos de Nicolas Muller pour comprendre la souffrance de l’exil et, surtout, se rappeler la vie de ces hommes, ces femmes ordinaires qui ont, eux aussi, été effacés par l’Histoire.

Né en 1913, dans une riche famille juive, Nicolas Muller suit sans entrain des études de droit et sciences politiques. Plutôt que succéder à son père banquier, il préfère pédaler à travers les villages et les plaines de Hongrie. Il photographie les ouvriers, les paysans, les conteurs. En 1938, l’expansion du nazisme l’oblige à fuir son pays. Il part d’abord Paris, puis la guerre le repousse au Portugal. Là, c’est la dictature du général Alcazar qui l’expulse. Il arrivera enfin à Tanger, avant de s’installer à Madrid. Avec sur ses papiers, un mot terrible : « apatride ».

NicolasMuller_Tatouage

Du rez-de-chaussée jusqu’au premier étage du château de Tours, les dizaines de clichés exposés portent la trace d’un essoufflement, une tristesse un peu amère. Les premières photos ont du grain, comme des souvenirs qui s’effacent : un conteur, des pêcheurs, un paysan aux mains abîmées, des femmes enveloppées de noir et, comme un fil gris, partout, des enfants, les pieds nus et les joues sales. Ces hommes, ces femmes, ces enfants, il les retrouvera plus tard à Paris, Marseille, au Portugal, à Tanger.

NicolasMuller_MuludTanger

Nicolas Muller photographie la vie ordinaire dans chaque pays qu’il a traversé. En 1990, invité d’honneur dans son pays natal, c’est un vieillard usé et malade qui parle de son parcours. Il regrette le déclin de la photographie en noir et blanc et se moque un peu des honneurs qu’on lui rend. Il mourra aux Asturies en 2000.

NicolasMuller_SanCristobal

Nicolas Muller : Traces d’un exil (1913 – 2000). Exposition visible jusqu’au 31/05/2015,

Château de Tours 25 avenue André Malraux, 37000 Tours

Du mardi au vendredi, de 14 h à 18 h. Samedi et dimanche, de 14 h 15 à 18 h.

Entrée gratuite.

Exposition organisée par le Jeu de Paume, en collaboration avec la Ville de Tours, coproduite par la Comunidad de Madrid, Consejería de Empleo, Turismo y Cultura, Dirección General de Bellas Artes, del Libro y de Archivos, La Fabrica et en partenariat avec A Nous Paris

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