Tours : Un budget 2016 qui n’a pas fait l’unanimité

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Même si les collectivités territoriales, à commencer par les communes, sont aujourd’hui de plus en plus contraintes et ont des marges de manœuvres réduites, l’élaboration d’un budget municipal est avant tout une question de choix et d’orientations politiques. Le Conseil Municipal de Tours sur le budget communal qui s’est tenu hier a rappelé cet élément de base, avec des débats longs et parfois houleux entre majorité et opposition.

Pour rappel :

Un budget municipal comporte deux sections distinctes : fonctionnement et investissement, elles-mêmes composées de deux parties : dépenses et recettes.

La section de fonctionnement regroupe l’ensemble des dépenses et des recettes nécessaires au fonctionnement courant et récurrent des services communaux.

Quand les recettes sont supérieures aux dépenses dans la section de fonctionnement, la municipalité dégage de l’autofinancement qui entre dans les recettes de la section investissement.

La section d’investissement regroupe les recettes (comme les dotations et subventions, l’autofinancement…)et  les dépenses d’équipement de la collectivité (voirie, éclairage public, bâtiments et patrimoine, informatique, foncier,…), les investissements à moyen et long terme, le remboursement du capital de la dette…

Les grandes lignes du budget 2016

Sans vouloir noyer nos lecteurs dans des chiffres, voici quelques grandes lignes du budget 2016 de la ville de Tours adopté hier :

  • L’absence de hausse des impôts. Une décision mise en avant par le maire de Tours, critiqué l’an passé d’y avoir eu recours malgré ses engagements de campagne.
  • Un autofinancement (recettes moins dépenses de fonctionnement) envisagé à 17 millions d’euros, notamment en raison de la fin du SWAP toxique mais aussi de la baisse des charges du personnel avec le transfert d’une partie de ceux-ci vers Tour(s) Plus.
  • La poursuite des baisses de subventions aux associations : moins 600 000 euros en 2016 soit 3,2%
  • Une augmentation des investissements par rapport à 2015 : 25 millions d’euros contre 20 millions l’an passé.
  • Une baisse de l’encours de la dette de l’ordre de 6 millions d’euros. Une baisse qui fait passer à 224 millions le montant total de la dette de la ville de Tours.

« les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut »

Comment analyser ces chiffres ? C’est toujours un exercice délicat et les débats d’hier ont montré que la vérité communément admise qui dit « les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut » est bien réelle.

En effet, alors que par la voix de Françoise Amiot, la majorité se félicitait de relancer l’investissement avec une prévision de 25 millions d’investis en 2016, contre un peu plus de 20 millions en 2015, l’opposition « Tours 2020 » par l’intermédiaire de Cécile Jonathan, Pierre Commandeur et Nicolas Gautreau ont au contraire attaqué ce chiffre, jugé insuffisant à leurs yeux. « Si on regarde dans le détail cela donne un investissement de 107 euros par habitant contre une moyenne de 326 euros par habitants pour des villes de même strate comme Angers ou Orléans » ont-ils pointé. Le groupe 2020 allant plus loin dans son analyse en remettant en cause même la réalisation de ce montant : « J’ai de gros doutes sur la sincérité de ce budget » a ainsi lancé Pierre Commandeur, rejoint par son camarade Nicolas Gautreau : « Sur les 20 millions d’investissement mis au budget 2015, seuls 14,8 millions d’euros ont réellement été injectés. On n’a jamais vu cela » renchérissait-il en reprenant les montants d’investissements alors supérieurs du temps de Jean Germain. Des propos qui rejoignaient également ceux des élus écologistes qui voyaient de leur côté par la voix de David Chollet des répercussions sur l’emploi : « L’an passé les faibles investissements ont fait perdre 100 à 150 emplois » estimait ainsi ce dernier.

Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir le maire de Tours qui accusait à son tour l’opposition d’être dans « un discours alarmiste, non justifié », la différence entre l’investissement voté en 2015 et le compte réel s’expliquant de la sorte : « Nous avons prévu un report de 7,4 millions d’euros des investissements 2015 dans le budget 2016. C’est normal puisque pour la première fois nous votions le budget en mars l’an passé (ndlr : le 07 avril précisément) ».

L’opposition entre les deux camps ne s’est pas faite que sur ce montant. Le terrain du politique est bel et bien là dans ce genre de débat et si par moments les oppositions se font plus par posture, les différences s’affichent au grand jour comme sur le montant des subventions aux associations (en baisse de 600 000 euros pour 2016). Monique Maupuy du groupe Tours 2020, a ainsi regretté l’absence de subvention pour le Centre LGBT, tandis que Pierre Texier du PC s’inquiétait lui de la baisse des subventions au CCAS. Des différences qui se sont encore affichées sur le montant dépensé pour l’année Martinienne (voir notre article sur le sujet) ou les dépenses dans la vidéo-surveillance (pour les élus EELV)…

Oui malgré les contraintes fortes des communes, l’élaboration d’un budget reste ainsi éminemment politique. La population a voté pour élire une majorité et celle-ci applique alors ses propres orientations. Une évidence qu’il faut aussi rappeler pour éclairer les choix qui sont faits en assemblée municipale.

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