Sabine Weiss : la passion humaine avant tout

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Le travail de la photographe Sabine Weiss est actuellement à l’honneur au Château de Tours. Après Vivian Maier, après Robert Capa, c’est une nouvelle fois une exposition de grande classe proposée par le Jeu de Paume. Une plongée dans une vie de passion, celle des êtres humains que Sabine Weiss a immortalisé de la fin des années 40 jusqu’aux années 2000.

On a beau connaître cette branche de la photographie, on a beau être tombé maintes fois en extase devant une photo dite humaniste, devant une de ces innombrables photos évoquant un furtif instant de vie, de rue ; un de ces clichés en Noir et Blanc nous renvoyant à une époque révolue mais à laquelle notre imaginaire semble se rattacher, on reste toujours admiratifs à chaque nouvelle découverte. Ce genre de photos sont souvent associées à des grands noms de la photographie : Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Willy Ronis… et Sabine Weiss donc, qui est actuellement à l’honneur au Château de Tours.

P1050146Sabine Weiss lors de l’inauguration de l’exposition (c) Azo

L’exposition du château de Tours est exceptionnelle en plusieurs points, non seulement par la qualité des clichés présentés mais aussi parce que que pour celle-ci, Sabine Weiss a accepté de sortir de ses archives personnelles des clichés rares voire inédits. L’exposition consacrée à celle aujourd’hui considérée comme la dernière représentante du courant français de la photo humaniste, nous plonge ainsi dans une vie de passion non pas photographique, mais de passion humaine. Dans le travail de Sabine Weiss, ce sont en effet les hommes et les femmes, petits ou grands, jeunes ou vieux, pauvres ou riches, qui sont le fil conducteur.

SabineWeiss_3-EnfantsPrenantEauEnfants prenant de l’eau à la fontaine, rue des Terres-au-Curé, Paris, 1954 (c) Sabine Weiss

Les premières salles consacrées au Paris des années 50, aux photos de rues de New-York ou encore aux enfants, plongent le visiteur dans des scènes de vies du quotidien. Des moments banals mais qui nous percutent avec douceur, grâce à la force poétique des clichés de Sabine Weiss. Le travail de cette dernière est souvent épuré et va à l’essentiel, centrant le regard sur les êtres humains grâce à un travail de cadrages et d’ambiances précis. Et même quand la présence humaine est plus lointaine, à l’instar des très beaux clair-obscur « Pennsyvalnia Station » et « L’Homme qui court », c’est l’intimité de l’humain et la passion pour ces derniers qui ressort du travail de la photographe.

SabineWeiss_8 L’homme qui court, Paris, 1953. (c) Sabine Weiss
SabineWeiss_4Pennsyvalnia Station, New York, 1962 (c) Sabine Weiss

Ces premières salles passées, une rupture s’opère avec les salles 5 à 7 qui montrent une autre facette du travail de Sabine Weiss. On s’éloigne ici de la rue pour plonger au cœur des ateliers d’artistes ou dans l’univers feutré des stars que Sabine Weiss a photographié pour différents magazines internationaux. Un changement de style et d’ambiance avant de replonger dans ce qu’il y a de plus beau dans le travail de la photographe : son travail sur le quotidien, sur la vie humaine ordinaire.

SabineWeiss_14Vieille dame et enfant, Guadeloupe, 1990 (c) Sabine Weiss

Et c’est là en dehors du travail commandé pour les magazines que la passion d’une vie, celle de Sabine Weiss, s’affirme le mieux, que le regard de l’artiste se fait perfection. La dernière salle consacrée au travail personnel qu’elle a entrepris à partir des années 80 montre tout son talent. Une série photographique centrée sur des portraits, des moments pensifs de personnes rencontrées aux quatre coins du monde, en Egypte, en Guadeloupe, en Chine ou en Bulgarie. Des photos rendues intemporelles par l’utilisation du Noir et Blanc et qui font échos à celles des premières galeries sur les scènes du quotidien du Paris des années 50 ou sur les scènes new-yorkaises des années 60. Une série où la fragilité du monde frappe au visage, où la tendresse est omniprésente et où l’on ressent le mieux l’amour de Sabine Weiss pour les être humains dans leur ensemble. « L’appareil fige les choses au moment où elles disparaissent » avait déclaré par le passé la photographe, cet amour-là est définitivement figé et offre un formidable témoignage.

Weiss_2La Petite Egyptienne, 1983 (c) Sabine Weiss

Un degré en plus :

Exposition visible jusqu’au 30 octobre au château de Tours. Ouvert du mardi au dimanche de 14 h à 18 h. 3 € plein tarif, 1,50 € tarif réduit.

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