Politique : les élections et après… ?

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Le marathon politique vient de s’achever après plus de huit mois de course effrénée aux voix et suffrages des Français. Après deux primaires folles, une élection présidentielle au feuilleton digne d’une série télé à suspens et des élections législatives aux chiffres records dans tous les sens du terme, les Français partent bientôt en vacances. Le premier mois de l’été verra aussi la rentrée parlementaire d’une Assemblée à la sociologie largement bouleversée. Puis viendra les vacances pour tous avant une rentrée scolaire mais aussi sociale.

La Vème République a encore frappé. Avec un régime présidentialiste renforcé par le nouveau venu à l’Elysée, Emmanuel Macron doit se rappeler ses cours d’Institutions Politiques à l’ENA. Lui qui est sorti de la promotion « Sedar Senghor » doit aussi se souvenir que la République créée par le Général de Gaulle a rationalisé les pouvoirs d’une Assemblée Nationale qui était instable sous la IVème République de 1946 à 1958. Depuis ce sont deux grands partis de gouvernement qui ont alterné places, sièges et pouvoirs : Mairies, conseils départementaux, régionaux, Assemblée Nationale et Sénat. Mais depuis ce mois de mai 2017, le bipartisme entretenu par le Parti Socialiste et Les Républicains n’est plus. Tout du moins en sa forme historique et pour l’instant. Chez les socialistes, il va falloir reconstruire sur des ruines encore chaudes des erreurs et des ambitions. Mais aussi surtout passer à la moulinette de l’auto-critique flageolante l’absence d’écoute et de vision… C’était prévisible. Puis à droite, on a sauvé les meubles de la maison « LR ». Un sauvetage qui cache mal néanmoins les profondes fractures idéologiques au sein d’un parti qui a toujours voulu phagocyter le « centre » et ses adeptes d’une république humaniste et sociale.

Désormais sous la lumière des observateurs et opposants de tous bords, un parti de 12 mois d’existence rafle la mise. La République En Marche est un ovni politique. Mais surtout, ses résultats interpellent. Comment les deux « grands » n’ont pas senti le vent du changement ? Pourquoi, dans une logique de pur appareil, avoir maintenu pour l’un, un candidat kamikaze jusqu’au boutiste et pour l’autre avoir laisser sa jeune équipe de campagne le laisser sombrer pour faire 6% à l’élection présidentielle ?

Seulement voilà, la défaite des uns donne un autre sens sur ce qui attend les autres. Le Macronisme n’a pas une obligation de moyens pour les cinq années à venir mais bien une obligation de résultats. La moindre erreur ou anicroche prendront des ampleurs importantes. La moindre « affaire » fera naître aussi le sentiment du « tous pareils ». Puis, il y a ces centaines de parlementaires novices qui devront vite habiter la fonction. Ils seront observés, suivis, espionnés ou même traqués par une société éclatée et divisée. Où certains voient en Cyril Hanouna, un dieu du PAF et où d’autres aimeraient voir Montesquieu et Molière influencer nos petites têtes blondes. Une société cruelle car les réseaux sociaux ne laissent que peu de places à des échanges profonds mais vont au plus facile et à la haine verbale ou méprisante. Une société qui ne veut plus laisser de place à l’erreur.

Alors le chantier pour le président de la République et son gouvernement est grand. Les pleins pouvoirs pour le jeune président ne doivent pas lui faire oublier que les profonds changements de notre temps se sont toujours réalisés dans la concertation et le dialogue. Il en va aussi de notre démocratie qui, il faut bien le dire, est malade d’une abstention toujours plus forte et d’un désaveu profond du « politique ». Les cinq prochaines années vont écrire une partie de notre histoire constitutionnelle et politique. Une histoire où l’épilogue devra voir certainement la proportionnelle revenir comme moyen de scrutin. Mais aussi une République qui devra considérer les autres partis issus du séisme de ce printemps pas comme les autres. De la France Insoumise au Front National, chacun doit avoir place à la discussion même si elle est dure ou plus.

Puis, on peut rêver à ce que notre parlementarisme retrouve de sa superbe dans un pays qui doit renouer avec ses idéaux, la Liberté, l’Egalité et la Fraternité… Dans ce tryptique que certains voudraient dans leur extrémisme effréné rayer de la carte, doit se retrouver aussi la solidarité, l’humanisme et le progrès pour que la France soit une et indivisible face aux enjeux de notre temps…

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