Orientations budgétaires à Tours : les yeux sur la dette

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Le débat d’orientations budgétaires (DOB), prélude obligatoire au vote du budget annuel, a animé pendant plus de deux heures trente le Conseil Municipal hier.

Mêmes causes, mêmes effets, mêmes critiques… à peu de choses près, nous aurions pu réécrire quasiment mots pour mots notre article de l’an passé sur le débat d’orientations budgétaires qui a animé le Conseil Municipal de Tours hier.

Pour la troisième année consécutive, Serge Babary, le maire de Tours a présenté les orientations budgétaires fixées par sa majorité. Pour le maire de Tours, « la situation reste compliquée mais s’améliore petit à petit au prix de lourds efforts ».

La baisse des dotations de l’Etat et la dette comme causes des difficultés budgétaires

Pour Serge Babary, deux épines sont régulièrement pointées comme causes des difficultés financières : la baisse des dotations de l’Etat et la dette de la ville de Tours.

Pour la première, les dotations de l’Etat devraient une nouvelle fois baisser cette année de 1,9 millions pour une baisse totale de 10,5 millions d’euros depuis 2014. Quant à la dette, celle-ci représente aujourd’hui 224,5 millions d’euros. Deux causes qui tendent les orientations prises par la majorité à écouter le maire de Tours qui pointe également un nouveau « mur de la dette » à partir de 2023, avec des sommes à rembourser augmentant progressivement pour atteindre plus de 25 millions d’euros par an. Un « mur de la dette » issu des reports de remboursements réalisés sous l’ancienne majorité explique le maire. Pour éviter de se retrouver dans une situation intenable, d’ici là, la mairie a négocié un lissage de ces remboursements en les faisant démarrer plus tôt que prévu, fait-il savoir.

Une situation qui impacte les finances actuelles, poursuit celui qui a fait de la question du désendettement, une question centrale de sa politique. Si cette année la ville doit rembourser 12,7 millions d’euros, Serge Babary se montre satisfait de n’avoir à contracter que 9 millions d’emprunts nouveaux sur cette même période, ce qui fait baisser mécaniquement la dette de la ville de 3,7 millions. « Nous sommes sur une capacité de désendettement qui reste légèrement inférieure à 15 ans. Quand nous sommes arrivés elle était de 18 ans ». Des orientations budgétaires centrées sur la réduction de la dette donc, ce qu’assume pleinement la majorité à l’instar de Christophe Bouchet : « la diminution de la dette est un geste politique fort pour les générations futures ».

Quels effets sur la politique budgétaire ?

En premier lieu, Serge Babary l’affirme, « malgré la baisse de dotations de l’Etat, il n’y aura pas d’augmentation d’impôts ». Un constat affirmé vigoureusement, tout comme le maintien à leur niveau (en moyenne) des subventions, « un tour de force compte tenu que nos recettes baisses, qui doit être salué par ceux qui les reçoivent » avance-t-il. Deux points appuyés par le maire, comme deux stigmates qu’il traîne, lui qui avait été attaqué ces deux dernières années sur l’augmentation des impôts de 4,2% en 2015 (alors qu’il avait promis une absence d’augmentation pendant son mandat, lorsqu’il était candidat), mais aussi sur les baisses de subventions aux associations.

Autre élément important de ce DOB : le niveau des investissements. Celui-ci sera de l’ordre de 20 millions d’euros pour cette année, soit à un niveau plus faible que l’année passée (25 millions d’euros en 2016).

« Un manque d’ambition » pour l’opposition socialiste

Comme l’an passé et sans surprises, l’opposition socialiste a attaqué sur deux points : le niveau des subventions avec une demande d’éclaircissement sur les arbitrages à venir (restée sans réponse) mais surtout sur le manque d’ambition dans ces orientations budgétaires. Nicolas Gautreau pointe notamment des investissements plutôt faibles : «  Quand nous étions au pouvoir, les investissements s’élevaient aux alentours de 30 millions d’euros ». Et l’élu socialiste de poursuivre pour appuyer son propos : « le montant moyen des dépenses d’équipement pour les villes de plus de 100 000 habitants est de 290 euros /hab, à Tours nous ne sommes qu’à 149 euros / habitant ». Des propos que le maire de Tours a rétorqué : « Oui il n’y a pas assez d’investissements, oui j’aimerai faire plus, mais nous n’en avons pas les moyens », tandis que Thibault Coulon, redevenu en phase avec Serge Babary, poursuivait : « A cette somme, il faut ajouter ceux de Tours Plus (Mame, CCC OD, Bio3…) sur la ville de Tours. En 2016, Tour(s) Plus a investi 45 millions d’euros dont un tiers sur le territoire de la ville de Tours ».

Du côté des écologistes, David Chollet s’inquiétait d’une épargne nette jugée quasi-nulle (de l’ordre de 700 000 euros), tandis que son collègue Emmanuel Denis avançait plusieurs axes qui devraient prendre selon lui, plus de place dans les orientations budgétaires. L’élu écologiste argumentant notamment sur les possibilités de financements régionaux pour les rénovations de bâtiments, dans le cadre du plan de développement durable, sur un manque d’investissement dans l’aménagement cyclable (environ 80 000 euros par an) ou sur la nécessité d’un plan global sur l’amiante…

Faiblesses et manque d’ambitions pour les uns, contraintes et difficultés financières pour les autres, la question budgétaire reste ainsi un débat sans fin, où chacun a un avis tranché. Prochain épisode lors du Conseil Municipal du 20 mars prochain, avec la présentation et le vote du budget primitif.

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