[Notre feuilleton] Vincent, un Tourangeau à l’X : Saison 3 «Stages»

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Le pitch : étape par étape, depuis septembre 2014, nous suivons les aventures d’un jeune élève issu de la prépa Maths Physique (MP) du Lycée Descartes de Tours dans l’une des plus prestigieuses Grandes Ecoles française : Polytechnique Paris, «l’X» pour les initiés.

Saison 3 «Stages»

Résumé : nous avions quitté Vincent fin 2015 en milieu de deuxième année.

37 degrés : Que s’est-il passé en fin de 2e année ?

Vincent : Mon stage a commencé en juin 2016 et s’est terminé fin août. Je l’ai effectué dans une start-up de cyber-sécurité à Paris (je devais initialement aller à Bangkok, mais j’aurais été tout seul, donc ça n’avait pas trop d’intérêt). J’ai fait une coloc avec un copain de l’X. C’était une super expérience, une bonne ambiance de travail, une mission intéressante, une ambiance très jeune et stimulante.

37 degrés : Quelle était ta mission pendant ce stage ?

12096411_494760257358138_6291743654137152383_nVincent : C’était un peu à côté de leurs principales prestations qui consistent pour faire court à protéger les données de leurs clients. Moi, je travaillais dans un «Lab» en amont sur l’automatisation de clients potentiels ou de partenaires financiers potentiels. En gros, on partait de LinkedIn pour voir quelles sont les personnes les plus intéressantes et les plus influentes. J’ai fabriqué des programmes qui se baladent sur LinkedIn pour chercher des infos allant dans ce sens, je me suis éclaté. Une fois les programmes terminés, on peut les proposer aux développeurs et si ça leur paraît pertinent, ils les intègrent à l’écosystème global de la boîte. C’est super pour un stage d’être dans un lieu d’expérimentation comme ça, où j’ai eu carte blanche.

37 degrés : Mi-septembre 2016 tu es entré en 3e année («3A» pour les initiés). Tu as dû choisir ton «programme d’approfondissement», comment ça fonctionne ?

Vincent : Il y a un catalogue de formations dans lequel tu peux piocher. D’un côté tu es libre, mais d’un autre côté l’école doit valider ou invalider tes choix afin de faire en sorte qu’à la sortie ton diplôme soit cohérent. J’ai pris le parcours «Data Science», j’avais 3 matières scientifiques («Machine Learning», «Base de Données» et «Régression» – ce sont des statistiques) et un EA – enseignement d’approfondissement («Langage C++»).

37 degrés : Ce grand choix de cours, ça veut dire que dans certaines matières il y a beaucoup d’élèves et dans d’autres très très peu ?

Vincent : Oui. Certaines matières sont transversales et on les retrouve dans différents parcours, donc en stats ou en «Machine Learning» par exemple, il devait y avoir plus de 150 personnes. Alors que j’ai un copain en mathématiques pures qui était dans un groupe de 4 dans l’une de ses matières ! C’est ça la force de cette école : proposer un grand catalogue d’enseignements hyper pointus et être capable d’assurer les cours, quels que soient les effectifs inscrits.

37 degrés : Qu’en est-il de la section sportive, tu avais choisi la natation ?

Vincent : J’ai continué bien sûr car c’est obligatoire, ça fait partie intégrante du cursus. La note finale est un mélange de performance, d’assiduité et de comportement. C’est assez prenant et le niveau requis est relativement élevé.

37 degrés : En dehors des cours, du sport et du travail en asso, qu’est-ce qui t’a beaucoup occupé pendant cette première partie de 3e année (septembre-mars) ?

13240585_10209533666355799_1198435138070971580_nVincent : Le montage des dossiers pour la 4e année. C’est un travail colossal. Pendant environ 6 semaines je n’allais pas en amphi et quasiment pas en PC (petites classes). Déjà, il y a eu les tests d’anglais à préparer et à passer (je les ai passés en octobre, le TOEFL-iBT et le GRE pour les universités américaines). J’ai eu 115 sur 120 au TOEFL. Pour le GRE c’est plus complexe, ce sont des scores séparés pour chaque épreuve. Là aussi je suis content, j’ai eu de très bons résultats. Ensuite, il faut avoir plein de documents liés aux classes prépa, traduits en anglais, il faut rédiger de nombreuses lettres de motivation qui doivent répondre à des critères extrêmement précis. Idem pour les CVs, les lettres de recommandation. Il faut bien se renseigner sur chaque université qui a son système de sélection très pointu et normé. Il m’est arrivé de passer une trentaine d’heures rien que pour peaufiner une seule lettre de motivation car il y a un travail de recherche monstrueux à effectuer. Il faut par exemple fouiller pour trouver des infos sur des théories développées par certains profs importants de l’université où tu postules, pour pouvoir y faire allusion. Il faut récupérer des lettres de recommandations, les traduire. Il faut lister en détail tous les enseignements que tu as suivis, entrer les notes. De nombreux documents administratifs sont exigés. C’est vraiment un travail énorme, qui m’a pris quasiment deux mois à temps plein.

37 degrés : L’Ecole Polytechnique ne t’aide pas à entrer dans les universités anglaises ou américaines ?

Vincent : Non, déjà parce que ce n’est pas obligatoire de faire sa 4e année dans une université anglo-saxonne. Après, même s’il y a des partenariats, tu dois faire tout le travail. Tu peux tenter ta chance dans 5 universités. Il faut s’organiser par rapport aux deadlines des dépôts de dossier.

37 degrés : Où as-tu été pris ?

Vincent : A Berkeley et à Stanford… malgré une grosse bourde dans mon dossier de Berkeley où, suite à un copié-collé, j’ai laissé le mot «Harvard» dans un document important ! J’ai décidé de partir à Stanford (San Francisco) parce que c’était mon choix 1 dès le départ. Sur 8 places, trois élèves de l’X ont été pris cette année ! Je vais faire un Master de Data Science, ça dure 18 mois, je pars en septembre 2017.

37 degrés : Tu resteras quand même élève de l’Ecole Polytechnique tout en étant étudiant à Stanford ?

Vincent : Oui, je suis sous contrat jusqu’à fin 2018, mais je viens de rendre ma chambre. Cela fait partie de cursus de partir en 4e année, c’est normal.

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37 degrés : Avant cela, tu vas faire ton stage de 3e année, où vas-tu ?

Vincent : Je pars à Londres dans quelques jours. J’ai réussi à décrocher un stage chez Facebook. Là aussi, on est autonome, c’est comme une vraie recherche d’emploi. Pas mal d’élèves font des stages de recherches dans des labos universitaires, d’autres en entreprise où c’est généralement un peu plus dur à trouver. Pour ma part, j’ai opté pour Facebook pour continuer sur ma lancée dans la data science, domaine dans lequel je veux vraiment me spécialiser. Là-bas, je vais retrouver des amis qui font aussi leur stage à Londres.

37 degrés : Tu t’es spécialisé en œnologie grâce aux associations de l’école ?

Vincent : Oui, c’est monté en puissance depuis l’année dernière, jusqu’au concours à Bordeaux en février dernier. On en a profité pour passer les rênes aux nouveaux responsables du binet («asso», ndr). On a réussi à obtenir une carte professionnelle pour Rungis, ce qui nous permet pour nos soirées dégustation d’acheter au marché comme des professionnels : un accès à des milliers de produits de qualité à des prix intéressants. Ce partenariat a nécessité beaucoup de travail et m’a beaucoup appris. Sinon, on s’est fait pas mal de week-ends dégustation, dans le Bordelais et aussi en Bourgogne à Vosne-Romanée où cette photo a été prise !

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Propos recueillis à Tours, avril 2017.

Un degré en plus

> Retrouvez ici tous les épisodes précédents de cette série

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