Les points sur les « i » de Serge Babary

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Depuis le vote du budget de la ville, le 7 avril dernier, l’opposition PS/Verts/ Modem ne décolère pas. C’est à l’occasion d’un petit déjeuner de presse que le maire a souhaité remettre « les pendules à l’heure » et répondre « à la mauvaise foi » de certains.

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C’est en présence de son adjointe aux finances, Françoise Amiot, que Serge Babary a souhaité répondre aux attaques de l’opposition relayées dans les différents médias. La discussion avec la presse débute en rappelant que la « délibération sur le budget a été escamotée car l’opposition n’a pas pu siéger et sur ce point on ne peut pas leur en vouloir compte tenu des circonstances » reconnaît le maire de Tours. Il est vrai que ce premier budget élaboré par la nouvelle municipalité, « s’est fait dans des conditions particulières et donc les mises au point n’ont pas pu se faire ». Serge Babary est agacé. Depuis quelques jours, l’opposition et ses différents groupes ont tenu des conférences de presse pour contre-attaquer ou accuser le maire d’avoir augmenter les dépenses et eu une épargne nette quasi nulle. « Sauf que le budget 2014 et le compte administratif ont été bâtis par l’ancienne majorité. Tout était engagé à notre arrivée » rappelle le maire UMP. Pour lui et son adjointe, « il y a eu des dépenses sous estimées comme celles touchant au personnel à hauteur de 2,9 millions d’€ ». Le maire revient aussi sur les cessions d’actifs surestimées à 3,4 millions d’€ et qui n’ont représentées que 400 000 € nets.

« En démocratie, quand on ment on ouvre la porte au populisme ! »

« C’est de la mauvaise foi ! ». Serge Babary demande à certains de l’opposition « d’avoir beaucoup plus de modestie car il y a eu un arrangement dans la présentation des comptes ». Le maire de Tours a décidé de tordre le cou aux conseilleurs qui ne sont pas toujours payeurs. Il reprend les mots de Jean-Patrick Gille « Il faut faire des économies sans tarder et faire des choix sur la transition énergétique ». Le maire s’étonne « pourquoi JP. Gille ne l’a pas inscrit au budget 2014 alors ? ». Serge Babary poursuit son propos en citant toujours M. Gille qui a déclaré « il faut accélérer la mutualisation avec Tour(s) Plus, la communauté d’agglo ». Or cette mutualisation de fait et de droit ne sera possible que courant 2015 d’après le maire de Tours. Il se pose alors la question : « Je ne vois pas comment un parlementaire comme JP. Gille reproche au successeur de Jean Germain de ne pas avoir anticipé une discussion qui ne devait commencer que cette année !!! ». Le maire assène : « En démocratie, quand on ment, on ouvre la porte au populisme ! ». Serge Babary a décidé de rendre coup pour coup.

Le SWAP et son taux faramineux de 40 %

Puis, la discussion s’engage sur l’épineux dossier du SWAP. Serge Babary monte le ton. « Sur ce sujet, c’est le pompon !!! ». La réaction du maire fait suite aux déclarations récentes de Jean-Patrick Gille qui demandait à ce que l’Etat aide la collectivité pour financer cet emprunt toxique. Or la mairie de Tours ne pouvait guère espérer des subsides puisque ce type de produit financier n’est pas éligible aux aides de l’Etat, celui-ci ne se préoccupant que des emprunts. Mais le problème est ailleurs et réside dans l’absence totale de réponses de la ville de Tours entre 2009 et 2012 aux mails et courriers d’alerte envoyés par la filiale du Crédit Agricole CACIB. En effet, à partir de 2009, CACIB rempli son obligation de conseil vis-à-vis de la ville de Tours et averti les services d’un risque que le SWAP contracté trois ans plutôt devienne « dangereux ». Dans un mail du 21 avril 2009, la banque signale et alerte. Dans un autre mail du 9 septembre 2009, les services et adjoints concernés reçoivent à nouveau un mail d’alerte sur la dangerosité du SWAP et demande ce que la ville souhaite faire. En 2010, CACIB propose des solutions pour fixer un taux fixe et éviter alors une éventuelle explosion des taux à la variabilité dangereuse pour les deniers municipaux. Toujours pas de réponses d’après le nouveau maire de Tours qui nous montre la copie des échanges par mails et les courriers. « Ce dossier là, on l’a découvert » martèle Serge Babary. Le SWAP prend fin en 2016 et avec lui les 40 % d’intérêts induis ! Une négociation arbitrale est en cours sur laquelle nous n’avons aucune information, secret oblige. Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que la somme initialement empruntée de 20 millions coûtera aux contribuables tourangeaux 32 millions d’€. A cela, on enlève 4 millions d’€ quand même gagnés entre 2006 et 2009. N’empêche, ce sont plus de 28 millions donc qu’aura réglée la ville. Entre 2015 et 2016, ce sont plus de 15 millions sur les 28 qui sont seront dû suite à ce taux faramineux de 40%.

Si ces chiffres peuvent faire craindre d’autres augmentations futures de la fiscalité, il reste l’espoir que l’arbitrage entre CACIB et la ville de Tours aboutisse à un accord médian qui pourrait faire disparaître une partie des 28 millions. Pourtant, le dossier est solide pour la banque qui a rempli ses obligations semble-t-il. Le SWAP est un héritage du passé qui convient désormais d’absorber et de régler au plus vite. Premièrement d’un point de vue politique car ce dossier envenimera les rapports déjà tendus entre la gauche et la droite. Deuxièmement d’un point de vue pratique. Les tourangeaux doivent avaler la couleuvre de l’automne prochain avec les plus de 4% d’impôts locaux en plus.

Un arbitrage favorable serait alors une bonne nouvelle qui marquerait la faculté de Serge Babary à gérer les dossiers difficiles dont il a eu l’héritage et lui permettrait de regarder plus loin pour l’avenir de sa ville. A la fiscalité et la gestion « en bon père de famille » se substituerait alors un regard visionnaire nécessaire à emporter l’adhésion d’une population qui aime les bâtisseurs et les ambitieux pour sa cité. Et ce, au moment où la crise et le chômage n’ont pas tourné le dos à nos réalités quotidiennes.

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