Le clip de la semaine : «Radicola» de danslamercedesnacree / collectif Château Noir

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Chaque vendredi nous plongeons nos mains de gourmands dans l’inépuisable réserve de groupes tourangeaux talentueux et nous en extirpons un clip rien que pour vous.

«Radicola» de danslamercedesnacree / collectif Château Noir

«J’me remettrai à la trap quand ils se remettront au boom bap»

Extrait du très bon album «Perle» sorti à l’automne dernier ce «Radicola» en est une, de petite perle, avec son flow déroutant, jouant avec la langue et ses sons comme un chaton avec une pelote de laine. Un track redoutablement efficace à tout point de vue : instru minimaliste, étourdissant jeu entre des vocaux en tout genre, globalement plutôt force tranquille indéboulonnable que jeune énervé sans lendemain. danslamercedenacree (Nacrée pour les intimes) s’affine avec l’âge et ses compères de noir vêtus lui donnent brillamment la réplique sur des registres multiples. Un collectif qui occupe la place sans coup férir et avance ses pions dans l’ombre depuis environ deux ans.

CSC_2276(c) Laurent Geneix pour 37°

Côté image, c’est l’excellent Charly Bonal qui est aux manettes et qui confirme une fois de plus qu’il faut compter avec lui en ce début d’année 2017 un peu mou côté clips marquants il faut bien le dire. Collant impeccablement au morceau, le film de Bonal joue à merveille avec les codes du genre oscillant sans cesse entre 30e et premier degré, mettant en scène avec une précision millimétrée une chorégraphie urbaine au ralenti dans un décor fantomatique et glacial où le blouson jaune de Nacrée ressort tellement qu’il en fait mal au crâne. Le thème du gang qui s’apprête à en découdre sur un parking désert s’évade dans un délire hallucinatoire où le chef de gang parle de «ne pas butiner les mêmes fleurs» tout en en faisant des câlins à un ours en peluche, avant de sortir une arme ridiculement énorme du coffre d’une Mercedès (bah oui, hein). Y’a même un MC qui bêle, c’est vous dire comme tout fout le camp, putain. Tout ça se termine avec un ballet en parapluie en plastique transparent, pas du tout en bain de sang avec le gang d’en face. Et ceci pour une bonne raison : le gang d’en face n’arrive jamais.

Et la chanson s’arrête net, sur un plan noir, point d’orgue d’un montage signé OUROBOROS2222 proche de la perfection. Si sur le web la raposphère nationale s’empare de la chose, le carton est assuré (déjà 3420 vues en 10 jours, pas mal pour des locaux).

Un degré en plus

> Le Bandcamp de Chateau Noir (trois albums à ce jour)

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