La création indépendante aux Deux-Lions

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Ce week-end, les locaux de l’Université de Droit de Tours accueillent l’assemblée générale du Syndicat des Arts Vivants (SYNAVI). Entre d’un côté des grandes structures institutionnelles et de l’autre une approche purement commerciale de la société du spectacle, des milliers de compagnies indépendantes de danse, de théâtre, de cirque, de musique ou de marionnettes gèrent tant bien que mal des milliers d’emplois tout en assurant une diversité de création qui participe à l’exception culturelle française et donc à l’économie nationale. Ce rendez-vous annuel est l’occasion d’aborder différentes thématiques plus ou moins techniques et de renforcer un secteur qui reste fragile et menacé.

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«Avoir la responsabilité d’un outil de travail ou d’une structure est d’abord pour des artistes un moyen de développer l’autonomie d’un projet de création face aux normes et servitudes existantes de l’entreprise commerciale ou de l’institution administrative». Au Synavi, le ton est donné dès le premier article de leur charte. Une raison d’être en forme d’acte de résistance assumé.

Ce week-end à Tours, les sujets des ateliers (ouverts aux non-adhérents, vous êtes donc les bienvenus) surfent sur plusieurs registres : le doute («Existe-il encore des modèles économiques viables pour les structures indépendantes de création?»), la relation avec celles et ceux qui détiennent en partie les cordons de la bourse et dont certains sont accusés de «refuser le dialogue» («1 an et demi après les élections régionales, quelles perspectives pour les politiques culturelles ?»), l’attitude à avoir avec certaines structures de diffusion incontournables (ou pas), comme le Off d’Avignon et… heu… le Off d’Avignon («Diffusion : comment modifier le rapport compagnies / programmateurs ?») ou encore une remise en cause à peine voilée («Les agences régionales : des atouts sur les territoires ?»).

Bref, des questionnements de fond et de forme pour tenter de faire avancer les choses, se serrer les coudes en se réunissant pour mieux affronter l’adversité parfois insidieuse qui se niche dans des démarches chronophages : l’artiste, même épaulé par des administrateurs plus ou moins chevronnés, n’est a priori pas programmé pour se coltiner d’interminables problématiques juridiques, administratives et politiques, mais pour jouer, écrire, danser, jouer, mettre en scène. Il est pourtant condamné à se professionnaliser au maximum pour survivre.

En région Centre Val de Loire, le Synavi compte une vingtaine d’adhérents, un chiffre sans doute appelé à augmenter car c’est bien connu, l’union fait la force, et dans ce domaine particulier peut-être encore plus qu’ailleurs. Notre région s’en sortirait plutôt bien car elle ne s’est pas agrandie lors de la récente réforme territoriale. Certaines compagnies indépendantes poitevines souffriraient par exemple d’une période de flottement due à la fusion avec la gourmande Aquitaine : un flou artistique mortel pour les structures les plus fragiles.

Quasiment absente de la campagne présidentielle et partie pour être inexistante dans celle des législatives, la culture a plus que jamais besoin de s’organiser de la manière la plus professionnelle et revendicative pour possible afin de s’affirmer comme l’un des «produits de première nécessité» pour l’épanouissement et le bien-être de l’Homme au quotidien. Elle est malheureusement devenue synonyme de résistance alors qu’elle devrait juste faire partie du paysage de la société sans jamais être remise en cause.

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