La Belle Alliance Populaire au rythme d’une « Valls » à trois temps

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Lancée par Jean-Christophe Cambadélis, la Belle Alliance Populaire regroupant les « alliés » du Parti Socialiste, tenait son université ce samedi au « Vinci » à Tours. Un moment d’échanges et de controverses conclu par le Premier Ministre, Manuel Valls.

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Si le matin de cette université devait être consacré aux différents ateliers de travail dirigés par des élus locaux de Touraine, l’après-midi, elle, allait voir la succession de ténors du PS et d’ailleurs. Pas question pour la presse et les médias de pousser, dès potron-minet, la porte du Palais des congrès de Tours. Tout se passe à huis-clos pendant la matinée dans les salles annexes du Vinci. Les échanges autour de l’école refondée, la sociale-écologie ou la mobilisation des réseaux sociaux se font sans témoins étrangers. Dans les couloirs personnalités locales et nationales se croisent. Claude Roiron, Pierre Commandeur, Jean-Patrick Gille, Cécile Jonathan, Wilfried Schwartz et même François Bonneau ou Laurent Baumel côtoyant sur scène ou en marge de cette grande réunion, Laurence Rossignol, Marisol Touraine, Jean-Christophe Cambadélis ou Emmanuelle Cosse. La Belle Alliance Populaire parle difficilement d’une seule voix mais se fixe un même objectif : éviter une défaite cuisante de la gauche en 2017 aux élections présidentielles et législatives.

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Il était entendu que le point d’orgue de ce rassemblement de la gauche socialiste, de démocrates de gauche à la sensibilité écologique ou issus d’un Modem ancien mais aussi d’écologistes dissidents d’EELV ou de micros partis, serait en fin d’après-midi le discours attendu du Premier Ministre Manuel Valls.

Pendant l’après-midi, les travaux se poursuivent, cette fois en présence de la presse autorisée à arpenter les amphithéâtres et couloirs. Des essaims d’élus se forment au gré de leurs déambulations. Dehors sur le parvis, le service d’ordre du PS veille. Formé de bénévoles du PS tourangeau et de « permanents » de la rue de Solferino, le « SO » veille au grain. Petits dossiers en photocopies couleurs, certains tiennent dans leur main le trombinoscope d’éventuels « fauteurs de troubles ». A côté d’eux des policiers et à une rue plus loin une compagnie de CRS venue de Toulouse. La cohorte des hommes en bleu et noir bouge. A une centaine de mètres, une quinzaine de personnes se regroupe autour d’un porte-voix. Dénonçant le gouvernement et distribuant des tracts sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les sympathisants de la gauche de la gauche ont peine à se faire entendre. Devant eux, une ligne de quelques CRS, pas loin, les policiers du SRT (Service du Renseignement Territorial) ou de la Sécurité Publique de Tours. Ces mêmes policiers recevront la visite impromptue du chef du gouvernement en plein après-midi au commissariat de Tours. Un Manuel Valls en pompier venu éteindre le feu de la colère policière.

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Enfin vient le moment de l’arrivée du Premier Ministre au Vinci. Le « SO » du PS s’active, avec eux les policiers commencent à réguler le trafic important à cette heure sur le boulevard Heurteloup. Au loin, on entend les sifflets caractéristiques des motards qui assurent l’ouverture de la route. Puis surgissent, quatre vans sombres aux vitres fumées. Ils s’arrêtent rapidement devant l’entrée du Vinci. Une porte coulisse, Manuel Valls descend décontracté entouré de ses gardes du corps policiers. Il s’engouffre rapidement dans le sas aux portes vitrées. Derrière lui, une ligne de bénévoles du SO empêche les journalistes de suivre la marche du Premier Ministre. Les ordres sont stricts, pas questions d’atteindre Manuel Valls jusqu’à son entrée sur la scène du Vinci.

Accueillis par environ 500 personnes, le Premier Ministre est accompagné du Premier Secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Quelques minutes avant, c’est Marisol Touraine qui est venu s’installer au premier rang. Accueilli sous les applaudissements et une musique bruyante, le patron du gouvernement a le sourire.

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Assis et impassible, Manuel Valls va écouter pendant plus d’une heure les discours de Francis Girard, secrétaire fédéral du PS 37, François Bonneau, Emmanuelle Cosse, sa ministre débauchée d’Europe Ecologie Les Verts et Jean-Christophe Cambadélis, le patron des socialistes. Entre une mise en garde de F. Girard le pressant de « commencer à présenter des projets aux Français », l’attaque contre la droite de François Bonneau, la méthode Coué d’Emmanuel Cosse rappelant que « la Belle Alliance Populaire est une belle famille » ou le discours aux allures d’un chef de guerre annonçant d’un ton grave et fort que « la bataille de France commence ! » de JC. Cambadélis, Manuel Valls devait être vigilant sur les mots qu’il allait employer ce samedi à Tours.

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Pesé, millimétré, le texte de Manuel Valls se devait d’être précis. Une allocution où les mots prendraient vraisemblablement un sens particulier à quelques semaines du début des primaires à gauche. Un discours aussi au cas où… Là devant son pupitre, M. Valls assène sèchement, « il y a toujours des prophètes de la défaite !!!… ». Puis après avoir reconnu le mérite des policiers et de leur Ministre Bernard Cazeneuve, le chef de Matignon frappe une droite de laquelle  il n’a « aucune leçon à recevoir d’elle, j’assume les choix de mon gouvernement… ». Enfin, le regard fixe, il rappelle à chacun : « soyons à l’offensive et ayons cette force qui doit tenir la baraque ! […] Si on ne le fait pas la gauche risque d’être pulvérisée !!!… On doit gagner dans un esprit de courage et d’unité !… ». La salle applaudit et M. Valls de terminer « vive la République, vive la France ».

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Deux heures plus tôt, certains élus locaux n’ont pas souhaité rester pour entendre leur Premier Ministre. Certains n’hésitant pas à dire qu’ils avaient avalé trop de couleuvres… Un « courage fuyons » pour une unité qui reste incertaine au sein des socialistes et de leurs alliés. Mais tous, cependant, restent pendus à une décision qui fera date dans leur histoire : l’entrée en lice ou non de François Hollande pour succéder à sa propre succession… Une décision que Manuel Valls attend lui aussi.

crédits photos : Arnaud Roy pour 37°

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