Inauguration de la passerelle Fournier, un symbole pour l’avenir

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« Nous construisons trop de murs et pas assez de ponts. » C’est avec cette envolée lyrique que Serge Babary, maire de Tours, a pris la parole afin de déclarer officiellement fonctionnelle la nouvelle passerelle du docteur Fournier le vendredi 2 juin. Tout un symbole est véhiculé par cette liaison qui réunit les quartiers Velpeau et Sanitas, non loin de la gare et du Bateau ivre. Au total ce sont près de 800 personnes qui traversent chaque jour.

IMG_1764 (c) Mathieu Giua

Construite la nuit pour ne pas gêner le trafic des trains, « au détriment des riverains » rappelle néanmoins une habitante du Sanitas, venue avec le collectif de soutien contre la destruction de 430 logements dans le cadre du projet lié à l’ANRU (relire notre article sur le sujet). Il était temps de la rouvrir néanmoins. Avec une rénovation estimée à sept millions d’euros, financée par les collectivités, elle restaure le lien entre les deux parties de la ville vieux de 125 ans et qui enjambe la frontière ferroviaire.

Pour l’historique de la Passerelle Fournier, relire notre papier précédent.

Passerelle Fournier Juin 2017-4(c) Henry Girard

« Une passerelle, c’est utile », rappelle Stéphane Coursier, nouveau directeur régional de SNCF Mobilités en Centre-Val de Loire. Certes utile mais aussi beaucoup plus pratique. Sous une silhouette esthétique et moderne, elle facilite l’accès aux personnes à mobilité réduite, aux cyclistes et autres poussettes qui souhaiteraient s’y engager. Enfin, à condition de ne pas être trop nombreux, au risque tout de même d’engorger les rampes. Pour le Collectif Cycliste 37 « Les Tourangeaux étaient en droit d’attendre mieux ». Dans un communiqué paru la veille de l’inauguration l’association de promotion des pratiques de mobilité douce dans l’agglomération pointait : « En choisissant de construire les rampes d’accès au minimum des normes d’accès aux personnes à mobilité réduite (PMR), nos décideurs ont condamné la nouvelle passerelle Fournier à redevenir principalement une passerelle pour piétons valides alors qu’ils avaient une opportunité historique de créer une liaison multimodale véritablement accessible à tous entre deux quartiers. » Malgré tout, même avec ses défauts, la nouvelle passerelle répond aux attentes du moment.

La navette ferroviaire s’invite à la fête

IMG_1714Elus et direction de la SNCF lors de l’inauguration (c) Mathieu Giua

Une inauguration qui a été l’occasion de lever d’autres problèmes du côté des élus. Jean-Gérard Paumier, président LR du conseil départemental d’Indre-et-Loire, acte : « nous sommes face à deux serpents de mer, l’un derrière nous que nous venons d’inaugurer en plein centre-ville de Tours, la Passerelle Fournier, et le second qui est devant nous. » Rire jaune en présence de Stéphane Coursier. M. Paumier fait référence au projet de navette ferroviaire entre la Gare de Tours et celle de Saint-Pierre-des-Corps, liaison majeure pour la Métropole Tours Val de Loire et toujours au point mort. Si tout le monde se félicite sous le beau temps du mois de juin de la nouvelle passerelle, les négociations de financement et de construction ont pris dix ans avant de célébrer la réalisation. On comprend pourquoi le projet de navette suscite quelques inquiétudes quant aux délais et attentes.

Entre les mésententes, le projet de liaison a pourtant toute une histoire. Jusqu’en 2011 celle-ci existait via les « Ptits Gris », ces vieilles navettes au goût d’antan mais qui assuraient le service aujourd’hui tant désiré. Depuis, entre études sur la réhabilitation de ces trains-navettes, celle sur une liaison téléphérique finalement remise au placard, les délais commencent en effet à se faire longs…

Si Frédéric Augis, vice-président délégué aux mobilités et aux infrastructures, évoque quelques difficultés passées dans les discussions avec la SNCF, il assure que le passage de la ville en métropole est un appui non négligeable : « Il faut arriver à une situation de cogestion. Cela fait 40 ans que l’on en parle. Le fait d’être passée en Métropole sera un plus. » Le passage au nouveau statut permet à la collectivité d’obtenir une compétence sur les gares en partenariat avec la SNCF et donc d’avoir voix au chapitre. De quoi permettre aux élus métropolitains et départementaux de hausser la voix face à l’entreprise publique accusée de freiner le projet. « Nous sommes en situation de défiance vis à vis de la SNCF » s’est ainsi exclamé Philippe Briand lors de son discours. Une façon habile de mettre la pression publiquement et de renvoyer la balle dans le camp de la direction de la SNCF…

Estimée à un coût entre 12 et 15 millions d’euros d’après un rapport de la CFDT, la navette tant espérée divise ainsi sur la prise de responsabilité du budget. C’est peu dire : Yvon Borri, prédécesseur de Stéphane Coursier, avançait quant à lui le chiffre de 100 millions d’euros, explosant de six fois les prévisions du syndicat.

Pour l’heure, on peut craindre un blocage des discussions. Avec plusieurs projets de lignes de tram en cours, la nécessité de relier les gares entre elles restent d’actualité, mais par quel moyen ?

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