Election Présidentielle : le grand chamboulement

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Le premier tour de l’Election Présidentielle a rendu son verdict. Dans 15 jours les Français seront appelés à choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour désigner le futur président de la République pour les 5 prochaines années. Un scrutin déjà lourd de conséquence et qui vient rebattre les cartes politiques en France mais aussi en Indre-et-Loire.

En Indre-et-Loire, Fillon résiste, Mélenchon haut en zones urbaines

En Indre-et-Loire, les électeurs ont voté différemment qu’au national. Si Emmanuel Macron arrive en tête avec 24,50% des voix, Marine Le Pen n’arrive qu’en quatrième position dans le département avec 18,94% derrière Jean-Luc Mélenchon (19,40%) et François Fillon, deuxième dans le département avec 21,25% des suffrages exprimés.

L’Indre-et-Loire reste moins enclin à voter Front National donc, une tendance qui s’était déjà montrée lors des élections précédentes. Si dans les zones rurales Marine Le Pen réalise malgré tout des scores élevés, dans l’agglomération, les scores du FN sont plus faibles. A Tours ceux-ci n’atteignent pas les 13%.

A l’inverse, Jean-Luc Mélenchon capitalise sur un électorat majoritairement urbain. A Tours, le candidat de la France Insoumise se place en deuxième position (23,48%), tout comme à Joué-lès-Tours, Amboise ou Chinon. A Saint-Pierre-des-Corps, sans surprise il arrive en tête. Des scores hauts à mettre en parallèle avec les faibles scores socialistes dans le même temps (6,70%). Difficile dès lors de ne pas y voir un principe de vases communicants.

DSC_4453Bureau de vote à Tours, dimanche 23 avril (c) Pascal Montagne

Quel avenir pour le Parti Socialiste et Les Républicains ?

C’était attendu, même si la dernière semaine de campagne a vu la droite se remettre à espérer d’une qualification au deuxième tour, cette élection aura balayé les deux grands partis traditionnels que sont le PS et LR. Pour la première fois ni l’un ni l’autre ne seront représentés au deuxième tour. Au delà de l’image désastreuse, cette élection impose à ces deux partis une profonde remise en question, sous peine de disparaître pour l’un et de ne plus compter pour l’autre.

Si les raisons de l’échec diffèrent, dans les deux cas ces éliminations marquent également l’échec des primaires pourtant pensées comme élément rassembleur.

A gauche, où la primaire ouverte et élargie a vu affronter des lignes politiques clairement opposées, avec pour conséquence l’impossibilité de rassembler par la suite les partisans d’une ligne centre-gauche et plus attirés par Emmanuel Macron et ceux d’une gauche forte marquée comme Benoît Hamon. Ajoutons à cela les guerres internes entre proches du gouvernement et frondeurs… et vous avez tous les ingrédients de l’implosion du PS… Jamais un parti de gouvernement sortant n’aura fait si faible score…

A droite également où la désignation de François Fillon, garant d’une ligne conservatrice n’aura pas permis d’élargir sa base électorale. Coincé entre Emmanuel Macron captant une partie de l’électorat de droite libérale, un FN attirant les plus conservateurs et empêtré dans les affaires, François Fillon a voulu garder le cap jusqu’au bout, pour emmener finalement la droite à sa perte dans cette élection jugée pourtant imperdable il y a quelques mois…

D’un côté comme de l’autre, il faudra en tirer des leçons. L’élection présidentielle s’adresse à tous les Français tandis que les primaires, même ouvertes, s’adressent aux électeurs de son camp et polarisent et enferment les candidats désignés dans un schéma fermé, d’autant plus compliqué quand comme là, les appareils de partis viennent s’en mêler et refusent de suivre la désignation populaire…

Et si maintenant les regards se tournent vers les Législatives, la claque reçue de part et d’autre ne permet pas d’envisager un avenir serein. Entre un PS éclaté dont une partie sera certainement tentée par un rapprochement avec le mouvement « En Marche » et des candidatures communes pour sauver ce qui peut l’être, et une droite KO, on voit mal ces deux partis se relever si rapidement. La fin d’une époque sans aucun doute, reste à savoir comment l’évolution se fera…

DSC_4584QG des Républicains à Tours, dimanche 23 avril à 20h20 (c) Pascal Montagne

Les Législatives en ligne de mire

Au delà du deuxième tour de la Présidentielle, les partis ont déjà le regard sur les Législatives du mois de juin. Si traditionnellement la dynamique se porte sur le parti vainqueur de la Présidentielle, ces élections risquent d’être incertaines. Au PS, Franck Gagnaire, premier secrétaire départemental adjoint veut croire aux chances des socialistes : « Cette défaite ce soir (ndlr : hier soir) est un lourd échec évidemment, mais on voit que tout est ouvert et possible pour les Législatives ». Ce possible consistera à sauver les trois mandats des sortants : Laurent Baumel, Jean-Patrick Gille et Laurent Baumel.

Coincé entre la dynamique d’En Marche et celle des partisans de Mélenchon, reste à savoir comment va se placer le PS pour sauver les meubles. Proposer une alliance à En Marche ? Et à condition que ces derniers l’acceptent ? Aller voir les alliés traditionnels écologistes et communistes ?

Oui mais le bon score de Jean-Luc Mélenchon vient rebattre les cartes de ce côté également. Et pour les communistes la priorité sera d’abord de s’entendre avec la France Insoumise. Pour l’heure, ces deux mouvements se regardent plutôt en chien de faïence (ils ont fait bande à part hier soir malgré le soutien commun à JL Mélenchon) et ont proposé chacun leurs propres candidats. Cependant, la dynamique et l’attente suscitée chez les électeurs de gauche, pourraient conduire dans les prochains jours à des rapprochements et accords.

A droite, les choses sont plus simples en apparence, les accords entre UDI et LR ayant été déjà entérinés. Sauf candidatures dissidentes comme celle de Marc Angenault, le maire de Loches, la droite présentera donc un candidat unique sur chacune des circonscriptions. Reste à savoir si la gueule de bois de ce premier tour présidentielle aura été évacuée et servira à remobiliser un électorat qui s’est détourné du candidat Fillon et de ses affaires. Nous le disions, en Indre-et-Loire, la droite arrive en deuxième position de ce premier tour. Un once d’espoir pour la droite tourangelle mais qui devra compter également sur l’implantation du Front National dans les circonscriptions à dominance rurale comme la 5e circonscription. Hier soir, le parti frontiste y est arrivé en tête à Langeais notamment…

Dernière interrogation, le comportement des électeurs. Si ceux-ci se sont plutôt bien déplacés ce dimanche (plus de 81% de participation en Indre-et-Loire), l’enthousiasme n’était en revanche pas flagrant et il semble que le vote stratégique l’a emporté sur le vote d’adhésion, renforçant un peu plus l’incertitude des prochaines semaines…

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