Coup de tonnerre au conseil municipal de Saint-Avertin

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Le conseil municipal de Saint-Avertin ce mercredi soir aura été expéditif. En cause : la démission de 19 membres de la majorité et la dissolution de facto du Conseil. Les Saint-Avertinois retourneront donc aux urnes d’ici trois mois.

C’est un véritable coup de tonnerre qui n’est pas sans rappeler la situation à Monts en début d’année. Ce mercredi soir, c’est par la lecture d’un tract que 19 membres de la majorité municipale ont démissionné du conseil municipal de Saint-Avertin avec en ligne de mire le maire Alain Guillemin, ouvertement critiqué.

Maire depuis deux ans, en remplacement de Jean-Gérard Paumier qui avait du quitter son siège après avoir été élu président du Conseil Départemental, Alain Guillemin a donc été mis en défaut par sa désormais ex-majorité. Difficile de ne pas voir l’ombre de Jean-Gérard Paumier dans cette décision collective. Signataire de la lettre de démission, l’ancien maire, a toujours gardé une forte influence dans la commune. Et s’il avait passé la main à Alain Guillemin, qui était présent à ses côtés depuis 2008, dans une sorte de transition complice, depuis les liens s’étaient distendus entre les deux hommes.

Des tensions depuis plusieurs mois dans la majorité

Alain Guillemin

Alain Guillemin, un maire de plus en plus isolé au sein du Conseil Municipal, les tensions étant présentes depuis plusieurs mois, certains élus dénonçant un manque de démocratie. Le point de non-retour avait semblé être atteint lors du vote sur le budget en mars dernier où 10 membres de la majorité étaient absents. Depuis les choses ne se sont pas arrangées au sein de la majorité, ni dans la commune, plusieurs décisions étant incomprises ou ouvertement critiquées comme l’arrêt du soutien à l’association Komavan organisatrice de l’événement Riding Park, ou encore la privatisation de la voirie dans le lotissement du Nouveau Bois…

Autant d’événements qui avaient mis au grand jour le malaise ambiant. « Ce qui s’est passé n’est pas une surprise » explique ainsi l’élu centriste d’opposition Thomas Quiene. Pour ce dernier, « il y a une grogne des habitants avec qui le dialogue est rompu, d’autant plus que le maire est absent ». Celui qui avait obtenu 15% des voix en 2014 ne manque pas de mots durs envers Alain Guillemin : « La situation à Saint-Avertin est devenue catastrophique » poursuit-il.

Débats houleux, conflits internes et donc démission collective et l’obligation pour les Saint-Avertinois de revoter dans les trois mois à venir, pour élire une majorité qui ne restera en place que jusqu’en mars 2020, date des prochaines élections municipales… Un sacré capharnaüm dont les Saint-Avertinois se seraient sans doute bien passés. C’est le sens en tout cas de la réaction du groupe d’opposition de gauche « Avenir de Saint-Avertin ». «Nous avons été surpris par la forme et la violence de la méthode (le maire a été informé 10 min avant le conseil). Les 19 conseillers auraient pu mettre en minorité le maire actuel et diriger la mairie jusqu’aux prochaines élections de 2020, plutôt que contraindre les électeurs à devoir voter 3 fois en moins de deux ans (élections municipales, européennes, puis de nouveau municipales en 2020) » écrivent-ils ainsi dans un communiqué.

L’autre cible : la députée Sophie Auconie

Sophie Auconie

Oui mais un événement a semble-t-il précipité les choses ces derniers jours. La semaine dernière, la députée UDI de la 3e circonscription, Sophie Auconie, déclarait son intention de mener une liste aux prochaines municipales dans la commune où elle réside désormais. Sophie Auconie laissait entendre qu’elle était soutenue dans sa démarche par Alain Guillemin (qui avait annoncé ne pas se représenter) ainsi que par quelques élus de la majorité. Un crime de lèse-majesté, quand on sait que Jean-Gérard Paumier avait lui annoncé de son côté vouloir influer sur ces mêmes élections en « poussant un candidat ». Il fallait donc couper l’herbe sous le pied de la députée UDI, mais aussi reprendre la main sur la commune avec l’essentiel d’une majorité prête à suivre. Ce candidat, poussé par l’influent Jean-Gérard Paumier, sera donc Laurent Raymond, actuel adjoint aux sports et qui a mené la fronde contre Alain Guillemin. Laurent Raymond conduira la liste de la majorité dissidente dans les prochaines semaines afin de s’installer et préparer 2020 en ayant repris la main sur les instances municipales. Une façon également de pousser la députée UDI à choisir : Soit elle part dans la bataille dès maintenant, délaissant l’Assemblée Nationale (qu’elle serait obligée de quitter en cas d’élection en tant que maire), soit elle passe son tour cette fois-ci, avec le risque de laisser passer le train à moins de deux ans de 2020…

Et dans ce jeu, les soutiens extérieurs seront importants. Du côté de Laurent Raymond, certains pourraient venir vite. En effet, aujourd’hui dans l’opposition au sein du groupe  « Un nouvel élan pour Saint-Avertin », avec Maud Dublineau, Thomas Quiene ne cache pas sa sympathie pour le candidat déclaré, « Laurent Raymond est quelqu’un avec qui je pourrais travailler », ni pour l’ancien maire : « Je me suis rendu compte quand il est parti que Jean-Gérard Paumier était un bon maire, proche des Saint-Avertinois » explique-t-il sans se prononcer sur une éventuelle candidature personnelle « Je ne cours pas après les postes. Nous allons en parler avec Maud Dublineau. Je veux être utile à ma ville ».

Quoiqu’il en soit, cette démission bouleverse les projets pré-établis. L’élection partielle qui arrive est à suivre avec intérêt tant elle sera riche en enseignements.

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